Etat pivot d’Afrique Centrale, le Cameroun est avant tout un havre de stabilité. Depuis sa réunification post-coloniale, le 1er janvier 1960, ce pays tire son épingle du jeu face aux Nations qui l’entourent (Nigéria, Tchad, Centrafrique, Guinée Equatoriale, Gabon, et Congo Brazzaville). Les Etats-Unis, aujourd’hui et plus que jamais, ont besoin du Cameroun. Et vis-et-versa. Voilà pourquoi…
L’économie du Cameroun est la plus diversifiée d’Afrique centrale, non seulement grâce à de nombreuses implantations étrangères mais aussi à de nombreux groupes nationaux. On retrouve dans le pays, des activités très variées notamment dans les secteurs forestiers et agricoles (cultures de rente et vivrières), les hydrocarbures, l’industrie autour des boissons, sucrerie, huilerie, savonnerie, minoterie, aluminium, ciment, métallurgie, première transformation du bois, etc.
Entre 2014 et 2017, la coopération entre les Etats-Unis et le Cameroun, dans de nombreux domaines, a été considérablement renforcée avec un volume total de 2,2 milliards de dollars.
Parmi les secteurs ciblés par les financements américains durant ces trois années figurent la santé, l’éducation, l’environnement, la défense, les infrastructures et les transports. De nombreux emplois ont été créés grâce à l’émergence des entreprises américaines dans ces deux derniers secteurs. Récemment et à titre d’exemple, une entreprise privée américaine, la Southwest international construction corporation,a investit 12,5 millions de dollars pour la construction d’un marché de commerce (plus 1400 points de vente) à Daoula.
Et au niveau de la défense, il ne s’agit pas seulement d’aider une armée à se moderniser. Il s’agit d’aider une Nation à combattre des organisations terroristes. Et dans ce domaine, les Etats-Unis peuvent être satisfaits: la coopération américano-camerounaise est un succès considérable: elle a permis d’écraser les islamistes de Boko Haram dans la région Nord (aux frontières du Nigéria et du Tchad).
Aujourd’hui, la coopération américaine doit encore s’intensifier ; non seulement pour la stabilité du Cameroun mais aussi parce que Yaoundé subit des pressions d’autres puissances qui aimeraient gagner en influence dans cette région riche d’Afrique.
Outre les Chinois déjà très présents dans le domaine de l’infrastructure, la Russie tente aussi une percée… Moscou ne serait pas contre un accès au port de Kribi et quelques contrats juteux en matière d’armement et d’import/export de ressources locales.
En renforçant l’influence américaine au Cameroun, Washington s’assure d’un allié fiable et stable – tandis que Yaoundé se rassure et peut préparer l’émergence du pays sereinement et sous de meilleures auspices.
Alors que tout laisse penser que nous vivons ces derniers mois l’équivalent d’une guerre froide, les Etats-Unis ont, plus que jamais, besoin d’intensifier leurs aides et leur présence au Cameroun – et le Cameroun à plus que jamais besoin du soutien américain – ne serait-ce que pour lutter contre les groupes islamistes du Nord, et terroristes des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest.
D’autant que là aussi, tout porte à croire que des influences étrangères – politiques et financières ; font tout leur possible pour troubler et perturber l’équilibre du pays et de la région ; aux dépends des intérêts du peuple Camerounais et aussi de ceux du gouvernement américain.
Dans ce jeu de realpolitik, l’école de pensée des “réalistes” (majoritairement issue des pays anglo-saxons, ce terme est utilisé dans un sens de recherche de l’intérêt national au-delà des clivages idéologiques) doit l’emporter sur celle des Marxistes.
Avec camerounweb