Le gouvernement Mnangagwa continue à annoncer des mesures business-friendly censéee attirer des investissements directs étrangers et au passage des devises. Après le dédommagement annoncé de fermiers blancs qui avaient été expulsés au début des années 2000, Harare se prépare à exempter l’exploitation de platine et de diamants de l’exigence d’un capital à 51% détenue par des citoyens noirs.
Le Zimbabwe vient de dévoiler une nouvelle mesure d’ouverture économique, en annonçant que l’exécutif examinera les demandes d’entreprises minières, notamment celles spécialisées dans l’exploitation de platine ou de diamants, pour qu’elles soient exemptées de l’exigence que le capital soit détenues à 51% au moins par des citoyens noirs du pays.
Une dérogation appelée à devenir permanente
Le gouvernement compte par ailleurs conditionner cette dérogation à la présentation d’un business plan « adapté à leurs différentes situations ». Harare avait pour rappel déjà aboli les exigences de propriété pour l’exploitation de l’ensemble des minéraux présents dans les sous-sols zimbabwéens, à l’exception du platine et du diamant.
Le président Mnangagwa soucieux de rassurer les investisseurs internationaux a en janvier dernier déclaré que les dernières exigences de propriété pourraient être levées à termes. Le Zimbabwe dispose pour rappel, des deuxièmes plus grandes réserves de platine au monde. Une manne qui reste sous-exploitée vu que les opérateurs internationaux, notamment Anglo American Platinum et Impala Platinum Holdings avaient gelés leurs plans d’investissement dans ce pays d’Afrique australe en raison de cette loi sur la propriété.
Le nouveau régime de Harare continue ainsi à démontrer à l’opinion internationale, notamment aux bailleurs de fonds et les grandes entreprises sa volonté de rupture avec les orientations économiques de l’ère Mugabe. Parallèlement vu que la « transition assistée » reste une révolution de palais visant à rajeunir la structure de gouvernance au sein du même appareil, la Zanu-PF, l’exécutif a tenu à rassurer son opinion publique, précisant que « la loi minière prévoit de la flexibilité et que chaque proposition doit-être acceptable pour le gouvernement ».
Harare compte surfer sur la vague du lithium
Le platine et les diamants restent des postes d’exportations clés pour raviver une économie zimbabwéenne à genoux depuis le début des années 2000, après que la chute de la production agricole, suite à une réforme agraire chaotique et ayant suscité les foudres des bailleurs de fonds et partenaires occidentaux de Harare. Le sous-sol zimbabwéen compte également d’importants gisements d’or, de chrome, de lithium, de charbon et de minerai de fer.
Le gouvernement table également sur l’exploitation de lithium pour renforcer ses recettes de devises, vu l’intérêt de l’industrie automobile pour les batteries rechargeables destinées aux voitures électriques et dont le lithium est un élément clé. Harare a récemment signé un accord avec une entreprise minière internationale pour développer un gisement de lithium de 1,4 milliard de dollars, sans que les autorités ne communiquent plus de détails sur l’entreprise et les détails de la transaction.
Avec latribuneafrique