Après la BCE, c’est au tour de la Bundesbank et de Banque de France d’intégrer le yuan dans leurs réserves de changes.
La Banque fédérale allemande s’apprête à placer une partie de ses réserves de change en yuans. “Le directoire de la Bundesbank a pris en juillet 2017 la décision d’investir à l’avenir dans le renminbi (l’autre nom du yuan)”, a indiqué à l’AFP la banque centrale de la première économie de la zone euro.
Une décision que la France aurait déjà prise, selon Les Échos. “Les avoirs en devises demeurent très majoritairement investis en dollar américain, avec une diversification vers un nombre limité de devises internationales comme le renminbi chinois”, déclare la Banque de France au quotidien. Néanmoins, elle reste floue sur le montant et depuis quand elle a intégré la monnaie.
Idem du côté allemand. Ni le montant qui doit être investi, ni la date des premiers placements dans la monnaie chinoise n’ont été communiqués. Les premières opérations vont intervenir “à l’issue de mesures techniques et d’organisation”, précise seulement l’institution. “La décision d’accepter le renminbi fait partie d’une stratégie de diversification à long terme et reflète le rôle accru de la monnaie chinoise dans le système financier mondial”, a déclaré à l’AFP Joachim Wuermeling, membre du directoire de la Bundesbank en charge des marchés.
Premier partenaire commercial de l’Allemagne
En 2016, la Chine a été le premier partenaire commercial de l’Allemagne, occupant le premier rang dans la liste des importations et le quatrième côté exportations. La Bundesbank dit examiner régulièrement la composition de ses réserves de change “en pesant les risques et bénéfices” qui y sont liés, explique Joachim Wuermeling. “En plus des dollars et des yens, l’institution francfortoise investit en dollars australiens depuis 2013 et cherche à investir dans d’autres devises”, ajoute-t-il.
À fin novembre 2017, les réserves de change de la Bundesbank se montaient à près de 170 milliards d’euros, dont 33 milliards d’euros en devises étrangères, 117 milliards d’euros en or et 19 milliards en créances envers le FMI.
Carrière internationale du yuan
Le mouvement d’internationalisation de la devise chinoise s’est accru ces dernières années. Avant la “Buba”, la Banque centrale européenne (BCE) a commencé en juin 2017 à vendre une partie de ses réserves en dollars pour acquérir pour la première fois des yuans, pour l’équivalent de 500 millions d’euros. La Banque Nationale Suisse a également déjà sauté le pas.
La carrière internationale du yuan a pris son envol en septembre 2016, quand la devise chinoise est devenue partie intégrante de l’unité de compte du Fonds monétaire international, les droits de tirage spéciaux (DTS), où elle a rejoint notamment les monnaies américaine et européenne. Depuis, le yuan avait perdu de sa valeur mais, aidé par la stabilisation de l’économie du pays, il s’est nettement apprécié depuis l’été 2017, au point d’atteindre lundi un sommet depuis plus de deux ans face au dollar.
Avec AFP