Voyager à l’intérieur de l’Afrique en avion était jusqu’ici un casse-tête, compte tenu du manque de liaisons entre les différentes grandes villes africaines. Il était parfois nécessaire de se rendre sur d’autres continents pour prendre un vol en correspondance sur la destination finale. Mais cet état de choses est en train de changer, rapporte Ozy. Des dirigeants de compagnies aériennes africaines se battent actuellement contre la bureaucratie pour favoriser l’arrivée de liaisons low cost au sein du continent.
Ils ont créé le Single African Air Transport Market (SAATM), un marché unique du transport aérien africain, qui permettra à des compagnies aériennes d’assurer des liaisons à travers l’Afrique sur la base de considérations économiques et financières, avec le soutien de l’International Air Transport Association, et de l’Union Africaine.
L’accord de Yamoussoukro
L’objectif est d’implémenter l’accord de Yamoussoukro signé en 1999, qui promeut la libéralisation du marché aérien africain. Les 44 pays adhérents s’étaient engagés à pratiquer une politique de prix compétitifs, à lever les contraintes en matière de capacité et de fréquence pour favoriser une meilleure concurrence transnationale. Mais ces vœux ne s’étaient pas concrétisés. La création du marché unique aérien africain devrait leur redonner une nouvelle impulsion.
Un marché en plein essor
Le marché africain aérien est en plein essor. En 2001, on n’avait enregistré que 10 millions de passagers sur le continent. En 2015, ils étaient plus de 22,7 millions. Selon les experts du trafic aérien, le trafic devrait augmenter en moyenne de 5,1 % par an sur les 18 prochaines années.
Pourtant, la plupart des compagnies subsahariennes perdent de l’argent. Parmi les 3 plus grandes compagnies d’Afrique, seule Ethiopian Airlines a enregistré des bénéfices l’année dernière. Les 2 autres compagnies, Kenya Airways et South African Airways, étaient en perte.
Le secteur souffre de la concurrence des grandes compagnies étrangères sur les liaisons intercontinentales, mais aussi de coûts d’exploitation élevés. En particulier, il subit les niveaux élevés de taxation imposés par certains pays. Par exemple, les prix du kérosène sont près de 20 % plus élevés en Afrique que sur les autres continents. En outre, un grand nombre de pays africains rechignent à accorder des autorisations de vol aux compagnies étrangères, pour protéger leurs compagnies nationales, souvent considérés comme des fleurons.
Bientôt des compagnies low-cost en Afrique aussi
Ces barrières et contraintes expliquent pourquoi il n’existe quasiment pas de compagnies low cost en Afrique, à l’exception de l’Afrique du Sud. Dans ce contexte, la création de ce marché unique est une excellente nouvelle qui devrait offrir de nouvelles opportunités, en termes de commerce et de tourisme, à un continent qui en a bien besoin.