Lors du séjour présidentiel à Riyad, Melania Trump avait opté pour de longues robes, voire un tailleur pantalon. A aucun moment, elle n’a couvert ses cheveux. Au Vatican, Melania ainsi qu’Ivanka Trump étaient en revanche totalement vêtues de noir, les cheveux couverts d’une mantille de la même couleur.
C’est un véritable festival de tenues qu’a présenté au monde la First lady, qui accompagne le président Donald Trump dans sa première grande tournée internationale. Deux moments, en particulier, ont retenu l’attention : ce que Melania Trump portait lors de sa rencontre avec le souverain saoudien le week-end dernier, et lors de celle avec le pape François aujourd’hui.
Lors du séjour présidentiel à Riyad, la First lady avait opté pour de longues robes, voire un tailleur pantalon. A aucun moment, elle n’a couvert ses cheveux. Au Vatican, Melania ainsi qu’Ivanka Trump étaient en revanche totalement vêtues de noir, les cheveux couverts d’une mantille de la même couleur, lors d’une audience avec le pape François.
Que disent les différents protocoles en matière de tenues vestimentaires féminines lors des rencontres étatiques?
Au Vatican, seule une poignée de femmes bénéficient du “privilège du blanc”. Aujourd’hui, seules les reines de Belgique, d’Espagne, la Grande-Duchesse de Luxembourg et la princesse de Monaco ont ce privilège, héréditaire, accordé pour le souverain pontife. Pourquoi? Parce qu’elle sont des reines catholiques.
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En 2006, le fait que Cherie Blair se soit présentée au pape dans une tenue totalement blanche avait fait grincer quelques dents.
Pour celles qui ne sont ni reines ni princesses catholiques, une tenue noire assortie d’une mantille de la même couleur est en effet traditionnellement requise. Néanmoins, depuis la révision du droit canonique en 1983, si cette tenue est toujours préconisée par le service protocolaire du Saint-Siège, il ne s’agit plus d’une obligation.
En avril dernier, alors que Camilla, Duchesse de Cornouailles, avait rencontré le pape François dans une tenue jaune pâle tête nue, un porte-parole du Vatican avait expliqué au Daily Telegraph que “les choses étaient devenues plus souples ces dernières années. Il n’y a plus de règles dures”. En 2009, quand elle avait rencontré le pape Benoît, Camilla était toute de noir vêtue, avec mantille.
A noter que lors de la visite de François Hollande au pape François en août 2016, la seule femme de la délégation française, Claudine Ripert-Landler, conseillère du président en “communication, stratégie et international”, était vêtue de noir avec une mantille. Quand Nicolas Sarkozy avait rencontré le souverain pontife en décembre 2007, les femmes de sa délégation ne portaient pas de mantille.
Et en Arabie saoudite ?
Alors que le port de la abaya et du voile est obligatoire pour les Saoudiennes dans la sphère publique, il ne l’est pas pour les chefs d’Etat ou leur épouse.
Quelques jours avant l’arrivée de Donald et Melania Trump à Riyad, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel ben Ahmed Al-Jubeir avait d’ailleurs déclaré, selon Ria Novosti :” N’importe quel style vestimentaire est le bienvenu”, en dehors des lieux sacrés.
Lors de son passage à Riyad, ni Melania ni Ivanka n’étaient ainsi voilées. A l’instar de Hillary Clinton en 2012, ou Angela Merkel en 2010, ou encore de Michelle Obama en 2015. A noter que cette année là, Donald Trump avait déclaré que Mme Obama, en ne se couvrant pas la tête, avait “insulté” l’Arabie saoudite. “Beaucoup de gens disent que c’est merveilleux que Mme Obama ait refusé de porter le voile en Arabie saoudite, mais (les Saoudiens) ont été insultés. Nous avons assez d’ennemis”, avait-il twitté.
“Ça suffit avec celle histoire de Michelle Obama et du voile. Les femmes américaines en Arabie saoudite représentant le gouvernement américain ne portent pas le voile”, avait rétorqué, via Twitter, Erin Pelton, une ancienne employée de la diplomatie américaine.
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Pour la petite histoire, Sir Sherard Cowper-Coles, ambassadeur du Royaume-Uni en Arabie Saoudite en 2003, avait raconté, en 2015, que quand le roi Abadallah avait été reçu par la reine Elisabeth en 1998, dans son domaine de Balmoral en Écosse, cette dernière lui avait proposé de faire un tour de la propriété. Le souverain ayant accepté, il s’était installé sur le fauteuil passager de la Land Rover prévue pour lui, avant que la reine ne prenne le volant. A la grande surprise de la délégation saoudienne. Sur les routes du domaine, la reine avait fait étalage de son goût pour une conduite sportive. Au point, avait rapporté le diplomate, que le souverain wahhabite avait demandé à Élisabeth de ralentir un peu…
Avec lorientlejour