Monsieur Paul Biya, le Président de la République du Cameroun est une institution. Il relève du patrimoine national, y toucher sans respect peut provoquer une levée de boucliers.
L’ambassadeur américain en poste à Yaoundé, vient de l’apprendre à ses dépens. Lui qui a été convoqué ce mercredi 23 mai, au ministère des Relations extérieures pour se faire rappeler quelques règles en matière de diplomatie. Pays indépendant et souverain, le Cameroun n’a pas d’ordres ou d’instruction à recevoir d’aucun Etat fut-il puissant, et son président n’a pas de conseils à recevoir de quelqu’un qui de toute évidence, en a le plus grand besoin. D’ailleurs, un recyclage à L’Iric, l’Institut des Relations internationales du Cameroun, qui forme les diplomates lui ferait du bien.
Car avant de s’adresser à un monsieur de la trempe de notre chef d’Etat, il faut se lever tôt. Son épaisseur politique, son expertise en la matière ; au-delà d’une formation sanctionnée par un diplôme de Hautes Etudes politiques dans les universités françaises en font aujourd’hui, un puits de la science politique où viennent s’abreuver de nombreux chefs d’Etat du continent et d’ailleurs. Monsieur Paul Kagamé du Rwanda, actuel patron de l’Union africaine parle de Paul Biya en des termes sacrés. C’est sa “boussole”.
Au-delà des connaissances livresques, il y a l’âge qui confère indubitablement la sagesse. Nous sommes en Afrique. Plus de trois décennies qu’il est à la tête de notre pays, pays qu’il gère avec tact, d’où ses réélections à répétitions. François Hollande à l’époque président de la République française a voulu affronter le baobab national. La réponse fut sans réplique : “Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut”. La suite, tout le monde le sait, Hollande n’est plus aux affaires dans son pays, Biya y est toujours.
L’ambassadeur américain, il me semble ne réside pas au Cameroun.
Sauf s’il a des soucis et avec ses yeux et avec ses oreilles puisqu’il n’écoute pas et ne voit pas toute la mobilisation qui se fait autour d’une candidature de Paul Biya aux prochaines élections présidentielles. Il ne l’a même pas encore sollicité auprès de ses compatriotes.
Mais ces derniers estiment que le meilleur risque, c’est encore lui. Car même si le Cameroun n’est pas le paradis, ce n’est, non plus l’enfer. Même aux Etats-Unis, le pistolet fait de ravages, on bourre les urnes, nombre de tes compatriotes monsieur l’ambassadeur émettent des réserves sur les aptitudes de votre président à diriger votre pays. …
Nous préférons de loin le nôtre. Il a, répondant à Yves Mourousi, célèbre journaliste français, à l’époque sur radio Monte Carlo sur le souvenir qu’il souhaiterait qu’on garde de lui : “le souvenir de quelqu’un qui aura apporté à son pays la démocratie et la prospérité.” A chacun d’en faire le bilan. Mais en attendant Paul n’est pas arrivé au pouvoir et ne s’y est pas maintenu à la faveur d’un coup d’Etat.
C’est grâce à la volonté de son peuple, grâce aux urnes. Quant à ceux qui réduisent la campagne présidentielle à “Biya must go” et envoient leurs adeptes défiler le ventre dehors, un jour de célébration de la fête nationale de l’Unité ; atteindre Etoudi n’est toujours pas pour bientôt.
Avec camerounweb