L’arrivée d’un nouveau-né devrait être un moment de joie dans la vie de tous les parents.
Mais dans le monde entier, trop de nouveau-nés meurent, et ce sont les parents des pays les plus pauvres qui en souffrent le plus, selon le Rapport de l’UNICEF Every Child Alive.
Chaque année, 2,6 millions de bébés meurent avant d’atteindre l’âge d’un mois. Un million de ces enfants connaissent leur premier et leur dernier souffle le jour de leur naissance.
Cependant, ce qui ressort clairement des conclusions de l’UNICEF, c’est que l’inégalité des richesses reste l’un des principaux indicateurs du destin d’un jeune enfant.
Et, malgré une réduction considérable du nombre de décès chez les enfants de moins de cinq ans, l’UNICEF affirme que la réduction du nombre de décès de bébés de moins d’un mois a connu moins de progrès ; en effet, 7 000 d’entre eux meurent encore chaque jour.
« C’est en partie parce que les décès de nouveau-nés sont difficiles à empêcher avec un seul médicament ou une seule intervention ; ils nécessitent une approche à l’échelle du système. Cela s’explique également par un manque d’élan et d’engagement mondial en faveur de la survie des nouveau-nés », selon le rapport.
« Nous négligeons les personnes les plus jeunes et les plus vulnérables de la planète – et avec tant de millions de vies en jeu, il n’y a plus de temps à perdre. »
Le rapport indique que huit des dix endroits les plus dangereux où naître se trouvent en Afrique subsaharienne ; en effet, les femmes enceintes y sont beaucoup moins susceptibles de recevoir de l’aide pendant l’accouchement en raison de la pauvreté, des conflits et de la faiblesse des institutions. Malgré cela, c’est un pays non africain qui enregistre les moins bons taux.
« Les enfants nés au Pakistan ont les pires chances de survie. Sur 1 000 bébés nés, 46 meurent avant la fin de leur premier mois, soit près d’un sur 20 », explique l’UNICEF.
« Les bébés nés au Japon [où les revenus sont élevés] ont les meilleures chances de survie, avec seulement un décès sur 1 000 au cours des 28 premiers jours », indique le rapport.
« Les pays à revenu élevé ont un taux moyen de mortalité néonatale (le nombre de décès pour 1 000 naissances vivantes) de seulement 3,3. En comparaison, les pays à faible revenu ont un taux de mortalité néonatale de 27. »
Mais la volonté politique d’améliorer les systèmes de santé est aussi importante que la richesse du pays. Le rapport a révélé que le Koweït et les États-Unis, deux pays à revenu élevé, avaient des taux de mortalité néonatale de quatre pour 1 000 naissances vivantes, c’est à peine supérieur à ceux des pays à revenu intermédiaire inférieur comme le Sri Lanka et l’Ukraine, où le taux de mortalité néonatale est de cinq.
Le Rwanda, pays à faible revenu, a réduit son taux de mortalité néonatale, passant de 41 pour 1 000 en 1990 à 17 en 2016 et se plaçant ainsi devant les pays à revenu intermédiaire supérieur comme la République dominicaine, où le taux de mortalité est de 21.
« Cela montre que l’existence d’une volonté politique d’investir dans des systèmes de santé solides, qui donnent la priorité aux nouveau-nés et aident les plus pauvres et les plus marginalisés, est essentielle et peut faire une différence majeure, même là où les ressources sont limitées », affirme l’UNICEF.
Des progrès à faire …
L’étude ajoute que de bonnes pratiques médicales sont cruciales pour réduire le nombre de décès et souligne des succès tels que des femmes se rendant dans les centres de santé de la région reculée du Benishangul-Gumuz en Éthiopie pour accoucher. Bien qu’il reste supérieur à la moyenne nationale, le taux de mortalité néonatale de la région est passé de 65 décès pour 1 000 naissances vivantes à 35 entre 2000 et 2016.
Le Malawi, quant à lui, a bénéficié d’un soutien important de la part de législateurs et de partenaires non gouvernementaux pour construire des systèmes de santé communautaires solides. En conséquence, 90 % des femmes y ayant accouché en 2013 l’ont fait avec le soutien d’un médecin ; le taux de mortalité est passé de 41 décès pour 1 000 naissances vivantes en 1990 à 23 en 2016.
L’UNICEF a associé à la publication de son rapport le lancement d’une pétitionappelant les participants à l’Assemblée mondiale de la santé de l’ONU en mai 2018 à agir davantage pour réduire la mortalité infantile. Il a également publié une liste des mesures prioritaires que les gouvernements et les entreprises du secteur de la santé doivent mettre en place, notamment :
Recruter, former, garder et gérer un nombre suffisant de médecins, d’infirmières et de sages-femmes ayant une expertise en matière de soins maternels et néonatals.
Garantir des installations sanitaires propres et fonctionnelles, équipées d’eau, de savon et d’électricité, à la portée de toute mère et de son bébé.
Avoir comme priorité de fournir à chaque mère et à chaque bébé les médicaments et le matériel nécessaires pour prendre un bon départ dans la vie.
Donner aux adolescentes, aux mères et aux familles les moyens d’exiger et de recevoir des soins de qualité.
L’UNICEF a également demandé qu’il y ait davantage d’actions prises pour prévenir la mortinatalité. Selon l’organisme, chaque année, environ 2,6 millions de bébés sont mort-nés, la majorité dans des pays à revenus faible et moyen. La moitié des bébés mort-nés meurent pendant l’accouchement.
« Beaucoup d’interventions et d’approches qui préviennent les décès de nouveau-nés peuvent également prévenir la mortinatalité », explique l’UNICEF.
« Le Plan d’action pour chaque nouveau-né, une initiative globale lancée en 2014 pour prévenir la mortalité néonatale et la mortinatalité, a estimé que les vies de 3 millions de mères, de nouveau-nés et de bébés mort-nés pourraient être sauvées chaque année en améliorant les soins au moment de la naissance et en fournissant des soins spéciaux aux nouveau-nés de petite taille et malades.
Avec weforum