Un manager qui veut engager ses collaborateurs japonais sur un projet doit en expliquer la vision globale avant d’aborder les missions de chacun.
Les membres de l’équipe ont passé beaucoup de temps à discuter entre eux des tâches assignées à chacun et de la façon dont les objectifs individuels concouraient à dessiner une vision d’ensemble. Puis ils sont passés à l’action, mais sans forcément se conformer au découpage du projet mis en place par Jacek, qui a vite constaté que son système était inopérant.
L’explication
Deux chercheurs – Richard Nisbett et Takahiko Masuda – ont mené plusieurs études qui révèlent la spécificité de la mentalité nippone. L’une d’elles a consisté à faire visionner un court film d’animation représentant des scènes sous-marines puis à demander aux participants (des Américains et des Japonais) de décrire ce qu’ils avaient vu. Tandis que les premiers citaient en priorité le poisson le plus gros ou celui qui se déplaçait devant les autres, les seconds évoquaient des éléments divers, plus petits, situés à l’arrière-plan (des algues, une grenouille…).
Les chercheurs en ont conclu que les Américains concentraient leur attention sur la figure centrale, alors que les Japonais (et les Asiatiques en général) privilégiaient la scène dans son ensemble (détails compris) et les liens existant entre les divers éléments du groupe. Voilà pourquoi la méthode de Jacek ne fonctionnait pas avec son équipe…
La solution
Pour motiver une équipe de Japonais, adoptez une logique holistique (qui prend en compte la globalité d’un système ou d’un objet). Commencez par donner une vision large du projet puis définissez les tâches de chacun en expliquant comment va s’articuler l’ensemble, avant de passer aux objectifs individuels et au calendrier spécifique des tâches.
LA PENSÉE CHINOISE : DU MACRO AU MICRO
Les Chinois partagent avec les Japonais une pensée holistique. La façon dont les Chinois écrivent les adresses est très révélatrice. Ils commencent par indiquer la province, puis la ville, l’arrondissement et, enfin, la rue et le numéro de l’immeuble, soit l’ordre inverse de celui adopté en Occident. De même, les Chinois donnent d’abord leur nom de famille, à l’inverse des Occidentaux qui commencent par leur prénom. Ils placent aussi l’année avant le mois et le jour.
EN OCCIDENT : ARISTOTE EN HÉRITAGE
Pour comprendre les propriétés d’un objet et son fonctionnement, la pensée aristotélicienne – dont l’Occident a hérité – porte son attention sur l’objet lui-même. La prise en compte de l’environnement dans lequel il se situe est secondaire. La philosophie chinoise, elle, met l’accent sur l’interconnexion des phénomènes. Les termes yin et yang (littéralement sombre et lumineux) montrent comment des forces qui semblent opposées sont en fait liées.
Avec capital