Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, était lundi dernier 6 août à Niamey. Il répondait à une invitation qui lui a été adressée par le président Mahamadou Issoufou. Les autorités nigériennes sont restées discrètes sur cette visite spéciale et les médias officiels sont restés silencieux sur le sujet. Côté libyen, le site officiel de l’armée nationale libyenne a posté mardi des images et des vidéos sur les rencontres de Niamey. Khalifa Haftar a été reçu au palais présidentiel par le président Issoufou. C’est Ahmed Mohamed, chef de l’armée au Niger, qui était venu à sa rencontre à l’aéroport.
Les « questions sécuritaires et stratégiques » étaient au cœur de ces discussions libyennes à Niamey, selon nos sources.
Khalifa Haftar s’y est rendu à la tête d’une importante délégation militaire. En plus du président, il y a rencontré le chef de l’armée du Niger pour la première fois. Le renforcement de la coopération sécuritaire et les échanges de renseignement entre les deux pays ont été évoqués, et le noyau d’un comité de suivi a été formé.
Le Niger possède une frontière commune avec le sud de la Libye. Cette frontière est traversée par un trafic criminel transfrontalier en tous genres qui fleurit depuis plusieurs années. Trafic qui profite de l’absence de l’Etat libyen et qui avoisine les activités jihadistes dans ce grand Sahara. Les conséquences pour les pays du Sahel et du Sahara ne sont que trop connues.
Le maréchal, qui entend étendre d’une manière effective son pouvoir au sud de la Libye, veux d’abord assurer ses arrières en menant une coordination étroite avec le Niger, mais aussi avec le Tchad où il a effectué plusieurs visites depuis 2016.
Des analystes libyens estiment que Khalifa Haftar cherche à contrer l’ingérence italienne, surtout dans le sud du pays où les Libyens prêtent à l’Italie des « plans obscurs ».
Niamey et N’Djamena avaient chacun refusé de recevoir des forces italiennes sur leur territoire, même pas au nom de la lutte contre le terrorisme.
Avec RFI