VISA – Alors que la rumeur courait depuis déjà plusieurs mois, c’est désormais confirmé. Selon Reuters, le gouvernement fédéral américain pourrait prochainement proposer à l’Office of Management and Budget (bureau de gestion du budget) d’exiger une liste des profils de réseaux sociaux utilisés ces cinq dernières années par les candidats au visa.
Une réforme qui va dans le sens de la promesse de Donald Trump de mettre en place un ”écrémage extrême” des étrangers souhaitant se rendre sur le territoire américain”, rappelle l’agence de presse. Selon l’AFP, les numéros de téléphone ainsi que les adresses email précédemment utilisés seront également demandées.
Depuis mai dernier, les consulats étrangers étaient déjà encouragés à réclamer une liste des comptes des réseaux sociaux mais seulement pour “confirmer l’identité ou mener un contrôle plus rigoureux”, avait alors affirmé un membre du département d’État américain, cité par l’agence de presse britannique.
Mesure déjà critiquée
En attendant que la proposition soit approuvée, de nombreuses voix s’élèvent déjà contre cette mesure considérée comme une “atteinte à la liberté d’expression”.
“L’administration Trump veut exiger à tous les candidats à un visa américain de soumettre leurs comptes de réseaux sociaux. C’est drôle qu’ils demandent cela aux immigrés mais jamais à ceux qui veulent acheter des armes.”
“Cette mesure est très inhabituelle. Même les états autoritaires ne réclament pas d’informations liés aux réseaux sociaux. La Russie a mis en place une mesure similaire en 2017.”
Ces derniers craignent également que cette nouvelle disposition soit une forme déguisée du “muslim ban”. “Il y a des risques pour que ce contrôle des réseaux sociaux vise de manière injuste les immigrés et voyageurs issus de pays à majorité musulmane, entrainant des refus de visa discriminatoires, sans que cela ne protège en rien la sécurité nationale”, déclare à Reuters Hina Shamsi, directrice du Projet de Sécurité National de l’American Civil Liberties Union (ACLU).
Selon le New York times, cette proposition recouvre 20 plateformes de réseaux sociaux, notamment Facebook, Flickr, Google+, Instagram, LinkedIn, Myspace, Pinterest, Reddit, Tumblr, Twitter, Vine et YouTube. Elle pourrait toucher 14 millions de personnes à travers le monde.