Certaines décisions sont parfois lourdes de conséquences et OpenOffice pourrait bien servir de triste exemple. En 2009, Sun MicroSystems, l’éditeur de la suite bureautique avait accepté d’être racheté par Oracle créant un véritable schisme au sein de l’équipe développant ce logiciel gratuit, dont le logiciel paie aujourd’hui le prix.
Dès 2010 une très grande partie de l’équipe avait décidé de quitter le bateau, pour créer leur propre outil et redevenir indépendant, en développant LibreOffice, un concurrent direct d’OpenOffice. Depuis cette date, OpenOffice souffre d’un manque cruel de moyens techniques et financiers, qui impacte gravement le développement de la suite bureautique qui devait pourtant être l’alternative OpenSource de la suite Office de Microsoft.
OpenOffice serait sur le chemin de l’abandon
Un grand nombre de particuliers et d’entreprises avaient fait le choix d’opter pour cette solution pour travailler, mais il n’est pas impossible que ces dernières doivent un jour migrer vers une autre solution logicielle. C’est en tout cas une possibilité émise par le propre responsable d’OpenOffice.
Dennis Hammond commence en effet à prendre très au sérieux cette possibilité et a indiqué: « J’ai souvent relevé que le projet Apache OpenOffice avait une capacité limitée pour soutenir le projet de manière énergique. Je note également qu’il n’y a pas assez de développeurs qui ont la capacité, le talent et la volonté pour compléter la demi-douzaine de bénévoles qui maintiennent le projet ».
La preuve de ce cruel manque de moyens peut se constater dans les mises à jour d’OpenOffice, la dernière grosse version date de plus de deux ans et à peine deux correctifs ont vu le jour depuis tout ce temps. Du côté de chez LibreOffice, on est déjà à la troisième mise à jour sur les 12 derniers mois et l’on ne compte plus les correctifs qui s’enchainent à un rythme effréné, démontrant une réelle vitalité autour de ce projet.
Le manque de développeurs est un risque de sécurité important
Dennis Hammond a déclaré : « Ma préoccupation est que ce projet pourrait se terminer par un bang ou un gémissement. Si nous devions nous retirer, mon intérêt est que cela se déroule sereinement. Cela signifie que nous devons le considérer comme une éventualité ». Des mots qui sont assez préoccupants, pour l’avenir d’OpenOffice, si aucun développeur ne rejoint les rangs du projet. D’autant que plus le temps passera, plus le risque que des hackers parviennent à exploiter des failles sera grand et au rythme des correctifs il est facile de voir que si une faille est exploitée, il pourrait se passer des mois avant qu’un patch soit mis en place.
Les mots de Dennis Hammond, plus qu’un appel aux bénévoles, sont un aveu de faiblesse qui pourrait précipiter le projet dans un abyme.
avec presse-citron