Des scandales financiers à la pelle sont dénoncés par deux livres (“Avarice” et “Via crucis”), publiés à Rome ce 04 novembre 2015.
Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, prélat espagnol, et Francesca Chaouqui, laïque italienne, considérés comme des principaux dénonciateurs. Au centre du Vatileaks II.
Des pertes d’environ 458,5 millions Fcfa et de 196,5 millions Fcfa enregistrées respectivement au supermarché et à la pharmacie du Vatican ; des dons reçus par le Saint-Siège pour les pauvres sont plutôt destinés aux dépenses somptuaires ; 131 millions Fcfa environ détournés d’une fondation dépendant de l’hôpital catholique Bambino Gesu (l’enfant Jésus) pour financer la rénovation de l’appartement (700 m2) du cardinal Tarcisio Bertone, ex-numéro deux du Vatican et le même cardinal visiblement vorace aurait utilisé les services d’un hélicoptère (pour un coût d’environ 15,589 millions Fcfa) pour se rendre en Basilicate (sud de l’Italie) dans le cadre d’une opération de «marketing» pour le compte de cette fondation. Voilà, entre autres, des scandales financiers découverts par un audit commis par le pape François en juillet 2013
et directement imputés aux principaux responsables du plus petit État du monde (44 ha pour 921 habitants).
Des journalistes sur les traces
Sans coup férir, les auteurs des ouvrages “Avarice” d’Emiliano Fittipaldi, de l’hebdomadaire L’Espresso de gauche, et “Via crucis” de Gianluigi Nuzzi, du groupe télévisé Mediaset de la famille Berlusconi, font des révélations fracassantes qui éclaboussent des personnes généralement considérées comme les dépositaires de l’intégrité morale. Tenez par exemple, «Une partie par exemple de dons faits aux pauvres financent en réalité les dépenses somptuaires de certains cardinaux», insistent les hommes de médias italiens. Ces gros trous financiers dans la caisse du Vatican sont mis à découvert dans les deux livres à paraître ce jour dans la capitale italienne. Selon Emiliano Fittipaldi, auteur du titre ‘’Avarice’’, 262 milliards Fcfa environ auraient été détournés de la caisse du “Denier de Saint-Pierre” pour les besoins de la Curie romaine. Manifestement, des frasques financières à comparer curieusement à celles perpétrées au Cameroun et dans bien d’autres États davantage laïcs. C’est dire si les pasteurs du Saint-Siège sont loin d’être un exemple de probité morale, comme on a souvent voulu nous le faire croire. Ces pratiques financières peu catholiques font encore les choux gras de la presse italienne. Le pape François est visiblement trahi !
Deux membres de la commission d’enquête indexés
Accusés de soustraction et divulgation d’informations et de documents (économiques) confidentiels, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda (54 ans) et Francesca Chaouqui (33 ans) ont été mis aux arrêts le 31 octobre et le 1er novembre 2015 par la gendarmerie vaticane. Mais, Mme Chaouqui a été remise en liberté, «en raison de sa collaboration avec les enquêteurs». Les deux corbeaux ont bien officié à la Commission sur l’organisation des structures économiques et administratives du Saint-Siège (Cosea), instituée (et dissoute depuis, une fois sa mission accomplie) par le pape François, pour procéder à un audit financier de la curie romaine. Au demeurant, ces fuites de documents secrets du Vatican dans la presse mettent au goût du jour des guéguerres de pouvoir au sein de la curie romaine que tente de réformer le pape François depuis son arrivée en mars 2013.
En rappel, Vatileaks I ou l’affaire des fuites des documents au Vatican est portée au grand jour en mai 2012, à la suite de la diffusion de documents confidentiels révélant l’existence d’un large réseau de corruption, de népotisme et de favoritisme lié à des contrats signés à des prix gonflés avec des partenaires italiens. Paolo Gabriele, majordome du pape Benoît XVI, soupçonné d’être l’une des taupes, avait été arrêté.