Vagondo Diomandé : Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité
Il est de ces hommes dont le silence impose le respect, et dont le parcours, fait de rigueur, de loyauté et de résilience, dessine les contours d’une destinée d’exception. Vagondo Diomandé, aujourd’hui ministre de l’Intérieur et de la Sécurité de Côte d’Ivoire, est bien plus qu’un officier devenu ministre : il est l’incarnation d’un État qui se relève, d’un pouvoir qui cherche la stabilité, d’une République qui se bat pour l’ordre.
Né le 1er janvier 1960 à Sokourala, un modeste village niché dans les montagnes de Biankouma, Vagondo Diomandé n’est pas tombé dans le pouvoir par hasard. Issu d’une famille de paysans, il s’élève à la force du mérite et de la discipline. Le jeune homme décroche un baccalauréat économique en 1980, puis entre à l’École normale supérieure d’Abidjan avant de prendre un virage radical : l’armée.
Dès son admission à l’École des forces armées de Bouaké en 1983, Diomandé se distingue par son endurance et sa soif d’apprentissage. Sa formation est un tour du monde militaire : Montpellier, Pau, Paris, Tokyo, San Remo… Chaque étape le forge. Parachutiste, commando, sapeur-pompier, instructeur en droit international humanitaire… Le futur général empile les diplômes comme d’autres collectionnent les médailles. Il parle quatre langues, dont le japonais. Rien que ça.
Mais au-delà de la théorie, c’est sur le terrain qu’il taille sa stature. Commandant de section, aide de camp du Premier ministre Alassane Ouattara dans les années 1990, puis du président Robert Gueï… Diomandé traverse les tempêtes de la République, jusqu’à en payer le prix fort. Soupçonné d’un complot en 2000, il est incarcéré. L’homme ne plie pas. Il revient, sobre, digne, et reprend son service dans l’ombre.
La suite est une ascension linéaire : commandant en second du GSPM, puis chef de la sécurité du président Ouattara en pleine crise post-électorale. Il devient général, puis chef d’état-major particulier du chef de l’État. Sa loyauté, son calme et sa science du terrain séduisent le sommet du pouvoir. En 2019, il est nommé ministre de la Sécurité. Depuis, il n’a pas quitté le navire. Ni au plus fort des crises, ni dans les remaniements successifs.
Vagondo Diomandé n’est pas un tribun, mais un stratège. Un homme d’action plus que de posture. Dans un pays où la sécurité est à la fois un impératif politique et une exigence citoyenne, il est l’homme du compromis ferme, du pragmatisme sans concession. Sa rigueur militaire s’est doublée, au fil des années, d’une finesse politique certaine. Commandeur de l’ordre national, médaillé en France comme en Côte d’Ivoire, il est respecté à la fois dans les casernes et dans les palais.
Sous son uniforme repassé au millimètre, il y a un homme qui n’a jamais cessé de servir. Avec discrétion. Avec constance. Et avec un sens inébranlable de l’État.