Une Québécoise est aux premières loges de la révolution que représente l’impression 3D pour les secteurs de l’aéronautique, des appareils médicaux et bientôt, de l’automobile.
Laurence Vigeant-Langlois travaille chez General Electric (GE) à Cincinnati depuis 2014. Il y a deux ans, on l’a appelée pour lui demander de participer à la création de GE Additive, la nouvelle division d’impression 3D du conglomérat américain fondé en 1892.
« C’est fascinant comme compagnie », confie celle qui a étudié au collège Stanislas, à McGill, et au réputé Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Pour bien des gens, l’impression 3D, c’est d’abord et avant tout ce qui permet à des jeunes de construire des objets en plastique à l’école. Mais si GE s’y intéresse de façon aussi sérieuse, c’est que le potentiel industriel est immense.
Déjà, bon nombre de prothèses auditives, d’implants orthopédiques et d’appareils dentaires sont produits à l’aide de l’impression 3D. Progressant à pas de géant depuis 2010, cette technologie numérique est particulièrement efficace pour la fabrication de produits personnalisés.
Dans les moteurs d’avion
Mais ces dernières années, l’industrie aéronautique a rapidement adopté l’impression 3D. En 2015, GE a fait certifier les toutes premières pièces « imprimées » utilisées en aviation. Il s’agit d’un capteur de température qu’on retrouve dans les moteurs des Boeing 777 et d’un injecteur de carburant installé dans les moteurs de certains Airbus A320neo.
GE travaille actuellement à son projet le plus ambitieux à ce jour en impression 3D : le moteur Catalyst, qui propulsera un avion à hélices Cessna. Il sera composé à plus d’un tiers de pièces imprimées.
L’impression 3D permet de produire des pièces plus précises, plus légères et plus résistantes, souvent en moins de temps qu’avec les procédés traditionnels. « La complexité, elle vient gratuitement avec l’impression 3D », résume Mme Vigeant-Langlois.
Pour la production de masse, la technologie reste pour l’instant plus coûteuse que le moulage ou l’usinage. Mais comme les écuries de F1 utilisent déjà des pièces imprimées, ce n’est qu’une question de temps avant qu’on en retrouve dans les voitures grand public.
Poudre produite au Québec
Même si l’industrie aéronautique est importante au Québec, l’impression 3D y est encore peu répandue.
« En général, le Québec n’est pas en avance dans ce domaine », note Laurence Vigeant-Langlois.
Le Québec est pourtant un leader dans la fabrication de poudres métalliques utilisées en impression 3D. Il y a deux ans, GE a mis la main sur l’entreprise AP&C de Boisbriand, qui fabrique des poudres de titane et de nickel au moyen d’un procédé dérivé du défunt projet de fusion nucléaire Tokamak d’Hydro-Québec.
Avec huffpost