Le dernier-né de Dassault Aviation sera le seul Falcon doté d’un moteur conçu et fabriqué en France par Safran-Snecma.
De tous les avions civils de transport de passagers, le Falcon 5X est sans nul doute le plus français de tous. Le dernier-né de Dassault Aviation a non seulement été conçu et assemblé en France, comme tous les appareils de la marque, mais il sera le seul doté de moteurs 100 % français. A savoir le Silvercrest de Snecma , dont l’enjeu est loin d’être négligeable pour le groupe Safran, qui a investi plus de 600 millions d’euros dans sa conception.
Développé depuis 2008, ce nouveau moteur doit en effet permettre au motoriste français de prendre pied sur le marché des jets d’affaires, dont il était jusqu’à présent absent, avec la promesse d’un gain de consommation de carburant de 15 % et d’une réduction de moitié des émissions de moitié des émissions de gaz à effet de serre, par rapport aux moteurs actuels. Outre Dassault Aviation, l’américain Cessna a aussi choisi le Silvercrest pour motoriser son futur jet d’affaires Citation Longitude, attendu vers 2018. Mais c’est bien le Falcon 5X qui sera le premier à voler avec le nouveau moteur français. De quoi bénéficier d’un avantage compétitif supplémentaire.
Plusieurs mois de retard
Seule ombre au tableau : le développement du Silvercrest a pris plusieurs mois de retard. La certification prévue avant la fin de l’année 2015 est désormais reportée à l’été 2016, « au plus tard », indique Cédric Goubet, le directeur de la division moteurs civils de Snecma.
Des retards qui n’ont rien d’inhabituels pour un programme de cette complexité, mais qui risquent de reporter d’autant la certification du Falcon 5X, initialement prévue pour l’été 2016, même si le premier vol d’essai reste programmé pour cet été. « Nous avons pris de six à huit mois de retard dans la mise en route du banc d’essai volant, explique Cédric Goubet. Nous avions sous-estimé la difficulté d’adapter le moteur sur le Gulfstream qui sert aux essais. Nous avons aussi rencontré un problème au niveau du régulateur thermique [le système de refroidissement de moteur, NDLR], qui nous a contraints à refaire cette pièce de fonderie. Mais, en dépit de ces difficultés, nous avons déjà accumulé 2.500 heures d’essais au sol et plus de 200 heures en vol, et l’ensemble des essais majeurs devrait être achevé avant la fin de l’année », assure-t-il.
D’autres avionneurs intéressés
Par ailleurs, c ontrairement aux moteurs des avions de ligne comme le CFM , pour lesquels la montée en cadence industrielle est un défi, la phase d’industrialisation du Silvercrest ne devrait pas poser de difficulté nouvelle. A raison de quelques dizaines d’exemplaires par an, les volumes de production resteront modestes. Du moins au début, car les perspectives du Silvercrest sont larges. Outre Cessna, prévu pour 2017, d’autres avionneurs s’intéresseraient au moteur français, qui restera longtemps le seul nouveau moteur de l’aviation d’affaires.
MAXWELL / Source : lesechos