Il y a 35 ans, Feu Sa Majesté le Roi Hassan II officialisait un jumelage entre les villes de Casablanca et Chicago… La célébration qui a eu lieu dans les antres de la villa Mirador, domicile effectif des différents consuls américains, a permis de rappeler les fondements même de ce programme historique.
«C’est en 1956 que le président Dwight D. Eisenhower lança un programme appelé «People to people», ayant pour but le rapprochement des peuples à travers des valeurs universelles telles que la compréhension et le respect mutuel ainsi que la coopération culturelle et économique», expliquent les membres de l’association au Maroc. En 2002, Boubker Mazoz crée l’association de jumelage Casablanca-Chicago de telle sorte à ce que les actions puissent être portées dans un schéma clair et structurant. Elus locaux et membres du bureau de l’association baptisée Sister Cities Casablanca-Chicago se réunissent ainsi régulièrement. Objectif: consolider les liens entre les deux villes à travers des projets culturels, artistiques, pédagogiques, médicaux et socio-économiques. Concrètement, le jumelage entre les deux villes a permis, depuis les années 2000, d’agir dans le domaine médical déjà. Pour rappel, de nombreux échanges et visites de médecins et infirmiers ont été organisés en plus de levées de fonds en faveur de l’hôpital Ibn Rochd. Entre 2002 et 2004, plus de 13.000 patients ont été traités et 9.000 paires de lunettes de correction distribuées lors de l’opération ophtalmologique avec l’aide de la mission humanitaire VOSH (Volunteers Optometrists Service To Humanity). L’action avait été menée à l’époque avec l’Organisation Alaouite pour la protection des aveugles au Maroc. Des séjours d’échanges entre professeurs et médecins américains et marocains, notamment dans le domaine de l’oncologie, ont été programmés au bénéfice de personnes dans le besoin (opérations chirurgicales prises en charge). Dans un tout autre domaine, une délégation de 40 architectes marocains a pu visiter la ville de Chicago pour être imprégnée des avancées dans le domaine de préservation du patrimoine culturel et architectural. Dans l’éducation, l’association portant le jumelage des deux villes célébré en grande pompe en présence d’officiels des deux rives a permis de formaliser la relation entre une dizaine d’écoles marocaines et américaines. «Plus de 75 lycéens et étudiants casablancais ont participé à des congrès internationaux aux Etats-Unis depuis 2003», déclarent les responsables. L’échange interculturel se traduit aussi à ce niveau, à travers des programmes de théâtre tels que Global Voices ou encore des visites et des séjours culturels à Chicago et Casablanca.
Dans la foulée de ses actions, l’association a initié un programme sportif Casa Basket qui vise à encadrer des jeunes marocains par des volontaires américains et marocains.
Bref, les actions de l’association depuis 35 ans touchent plusieurs champs. Dans l’économie également. Un symposium a été, en effet, organisé avec la Chambre de commerce américaine lors de la mise en place de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis… En 2012, et en collaboration avec le comité de jumelage de Chicago et des fonds de la Fondation Bill et Milinda Gates, l’association a pu opérer, grâce à une manne de 1 million de dirhams, à la rénovation et l’équipement du Centre de santé Al Wahda à Sidi Moumen. Et pour être plus présente dans les quartiers défavorisés, l’association de jumelage Casablanca-Chicago a créé l’association des Quartiers Idmaj en 2006 pour combattre l’insalubrité, l’analphabétisme, l’ignorance, la drogue et l’extrémisme. Trois ans après, les efforts de l’association Idmaj furent portés par les étudiants et professeurs de Casablanca qui ont calqué ses méthodes pour les transposer ailleurs en faveur d’enfants à risque dans les bidonvilles et quartiers défavorisés. Pour l’heure, les actions continuent dans le cadre d’un jumelage qui a été qualifié par ses initiateurs comme «le plus réussi parmi tant d’autres»… La symbolique est grande. Et les jeunes étudiants faisant partie du bureau de l’association rendent compte de cet état de fait. Leur facilité de parler et leur volontarisme dénotent en effet une culture d’initiative imprégnée fortement de celle cultivée au pays de l’Oncle Sam. Edifiant.
Avec aujourdhui.ma