Le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) est maintenu inchangé à 2,5%. C’est la principale décision du Comité de politique (CPM) qui s’est réuni ce mercredi 6 mars à Dakar au siège de l’institution commune aux six pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Pour cette première réunion ordinaire au titre de l’année 2019, le comité a également décidé d’arrêté le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,5% et le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure a été fixé à 3%.
Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le CMP a indiqué que la décision a été prise après un passage en revue des principales évolutions qui ont marqué la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente ainsi que les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives à moyen terme d’inflation et de croissance économique de l’Union.
La réunion du comité qui a été présidée par Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Banque centrale, a relevé que l’activité économique mondiale a poursuivi, au quatrième trimestre 2018, sa progression à un rythme modéré, « dans un contexte d’aggravation des incertitudes liées principalement aux tensions commerciales et géopolitiques ». Sur les marchés internationaux des principales matières premières, la réunion a également constaté que les cours des produits exportés par les pays de l’Union se sont repliés, à l’exception de ceux du café et de l’or. Les baisses les plus importantes ont concerné le coton (-6,4%) et le cacao (-3,1%).
La demande intérieure, principal moteur de croissance
Au niveau interne, la croissance de l’activité économique est demeurée robuste au quatrième trimestre 2018, en se situant à 6,8%, en glissement annuel, après 6,6% un trimestre plus tôt. Selon la BCEAO, «la demande intérieure reste le principal moteur de la croissance dans l’Union ». Ainsi, pour l’ensemble de l’année 2019, la croissance économique est attendue à 6,8% après un niveau de 6,6% en 2018.
Pour ce qui est des finances publiques, le CPM a relevé une atténuation du déficit budgétaire estimé en 2018 à 3,9% du PIB, selon les données des services officiels, contre 4,3% en 2017. Dans ces conditions, le CPM a encouragé «les Etats à poursuivre les efforts dans la mise en œuvre des mesures visant le respect de la norme communautaire de 3,0% à l’horizon 2019».
La situation monétaire de l’Union à fin décembre 2018 a été, quant à elle, marquée par une hausse de la masse monétaire de 12,4%, en glissement annuel, soutenue par le net accroissement de 28,8% des actifs extérieurs nets ainsi que par la progression de 9,4% des créances intérieures. Sur le marché monétaire, le taux d’intérêt moyen trimestriel s’est situé à 3,45% contre 2,50% le trimestre précédent, alors qu’un an auparavant, ce taux se situait à 4,10%.
Le comité a également noté qu’au quatrième trimestre 2018, une légère hausse des prix en rythme annuel a été enregistrée. Le taux d’inflation s’est situé à 0,9%, après 0,4% un trimestre plus tôt, en liaison essentiellement avec l’augmentation des prix dans les secteurs du transport, du logement et de la communication. A l’horizon de vingt-quatre mois, le taux d’inflation, en glissement annuel, est projeté à 1,5%, en ligne avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi par la BCEAO.
Avec : afrique.latribune