Les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) devraient abandonner le franc CFA, pour passer progressivement à la monnaie unique de la Cedeao, à partir de 2020, a révélé le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, samedi dernier, à Ouagadougou. La décision a été prise, lors de la 52ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, qui s’est tenue ce samedi, à Abuja, la capitale du Nigeria.
« On le fera de manière progressive de sorte que tous les pays qui pourront répondre aux critères de convergence commencent à battre la monnaie de la CEDEAO en attendant que les autres pays puissent se conformer et intégrer le processus de cette monnaie (…) On a maintenu en tout cas la position qu’en 2020, cette monnaie devra donc exister et démarrer », a-t-il déclaré à la presse ouagalaise, rapporte Xinhua.
Selon les analystes, ce discours qui semble, on ne peut plus tranché, pourrait être vu sous le prisme d’un certain « changement de paradigme » dans les relations entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest. De passage dans la capitale burkinabè, fin novembre, Emmanuel Macron qui s’est dit favorable à un changement du nom ou à un élargissement du périmètre du franc CFA, avait promis que : « la France accompagnera la solution portée par les présidents africains ».
Mais le chronogramme de la mise en place de cette monnaie, outil majeur d’intégration pour les économies de l’organisation, est un autre défi fondamental. A juste titre, le président nigérian Muhammadu Buhari, s’est montré sceptique par rapport à la date de 2020.
« Le Nigeria mettra en garde contre toute position qui plaide pour une approche accélérée de l’union monétaire, négligeant les fondamentaux et d’autres questions pertinentes», a averti le président de la première économie de la sous-région.
Lancé depuis 17 ans, le processus d’intégration monétaire sous-régionale qui devrait déboucher sur la création d’une monnaie unique afin de promouvoir le commerce et l’investissement régionaux, connaît, depuis, peu de progrès. Les multiples versions concernant la date de mise en circulation de cette monnaie, combinées à la vague de protestations contre le franc CFA, au sein de l’Uemoa, ont nourri l’amalgame autour du processus, ces derniers mois.
Avec Agencecofin