Les chefs d’Etats africains ont adopté dimanche lors du sommet de l’Union africaine à Kigali le principe d’une taxe sur les importations pour financer l’organisation – dit-on pour réduire sa dépendance vis-à-vis des pays donateurs.
Cette nouvelle taxe de 0,2 % doit s’appliquer à toutes les importations et à tous les 54 Etats membres de l’UA, sauf sur certains biens de première nécessité qui n’ont pas encore été définis.
« Cette formule devrait générer environ 1,2 milliard de dollars. Cela sera prévisible et très simple », a dit Claver Gatete, ministre rwandais des Finances.
Il est reconnu par tous les pays membres que les retards et défauts de paiement des contributions sont un problème à résoudre. Car ils « affectent sérieusement le fonctionnement de l’Union africaine », a reconnu le ministre.
Le budget 2016-2017 de l’UA s‘élève à 718 millions de dollars, sans le montant de l’opération de maintien de la paix. Pour cette année, les Etats membres n’ont financé que 212 millions de dollars, d’où un déficit de 569 millions de dollars comblé par les donateurs étrangers (Union européenne, Etats-Unis, Chine, Banque mondiale).
« C’est une bonne avancée », s’est félicité Désiré Assogbavi, représentant d’Oxfam auprès de l’UA. Cependant, il a des réserves quant à la mise en œuvre de cette stratégie. « Il faut absolument que cette taxe soit prélevée à la source, directement par ou pour l’Union africaine, sinon elle ne sera jamais appliquée », a-t-il ajouté.
Les dirigeants africains ont toujours déploré la dépendance financière de l’UA sans toutefois y apporter de solution véritable.
D’ailleurs, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, avait proposé en 2014 des taxes sur les billets d’avion, les nuits d’hôtel et les SMS sur téléphone portable, afin d’aider l’organisation à s’auto-financer, cette proposition n’a aucunement connu de succès.
avec africanews