Le site de micro-blogging a annoncé mardi la création d’une plateforme pour répertorier les publicités politiques. Twitter promet davantage de transparence alors que la justice américaine cherche à déterminer si les réseaux sociaux ont pu servir de plateforme de manipulation politique durant la campagne présidentielle aux États-Unis..
Après Facebook et Google, c’est au tour de Twitter d’œuvrer pour davantage de transparence au sein de son réseau social. Le site de micro-blogging a annoncé mardi vouloir instaurer un contrôle plus stricte concernant les contenus publicitaires – et surtout, les publicités politiques. Ces messages sponsorisés sont au cœur d’une enquête des autorités américaines, qui enquêtent sur une possible ingérence de Moscou dans l’élection américaine de 2016 notamment via les réseaux sociaux.
Le site dédié permettra de recenser les publicités politiques, ainsi que leurs annonceurs et même les utilisateurs ciblés. Des détails -comme la date de publication du message publicitaire – seront également disponibles pour les internautes. Pour les publicités politiques citant nommément un candidat, il sera possible de voir quelle organisation finance la campagne publicitaire et pour quel montant.
“Pour que cela soit clair quand vous voyez un contenu qui fait de la publicité électorale, nous allons demander aux annonceurs d’identifier clairement leurs publicités en tant quel tel”, écrit Bruce Falck, un des responsables de Twitter, dans une note de blog.
“Nous allons également changer l’apparence de ces publicités pour faire apparaître visuellement qu’il s’agit de publicités politiques.”
[Exemple de mise à jour envisagée par Twitter.]
Quid des publicités orientées ?
Si Twitter vante ses ambitions en matière de transparence, ce nouveau contrôle ne s’appliquera pas aux publications ayant attrait à la politique mais ne soutenant pas explicitement un candidat. Par exemple, une publicité contre le mariage pour les personnes de même sexe pourrait ne pas être répertoriée par Twitter comme un message politique. Un vide à combler, assume Bruce Falck.
“Il n’existe actuellement aucune définition claire pour ces publicités orientées, mais nous travaillerons avec nos homologues, d’autres leaders de l’industrie, les législateurs et les partenaires publicitaires afin de les définir clairement et de les intégrer à la nouvelle approche”, poursuit-il sur un des blog de Twitter.
Convocation devant le Congrès
Twitter n’est pas la seule entreprise à être confronté à ce problème. Facebook et Google ont aussi trouvé des contenus financés par des intérêts russes durant la campagne présidentielle américaine. Certaines publicités parues sur Facebook avant et après l’élection présidentielle américaine mettait en avant des propos anti-immigration. Ses publicités orientées auraient atteint 10 millions d’utilisateurs américains sur les 210 millions que compte Facebook, selon un communiqué publié le 6 octobre par le réseau social.
Début septembre, le réseau social de Mark Zuckerberg a révélé que près de 500 comptes avaient probablement été activés depuis la Russie pour “troller” la campagne présidentielle et nourrir des tensions politiques aux États-Unis. Au total, ces comptes auraient dépensé près de 100.000 dollars entre juin 2015 et mai 2017. Cette somme correspond à l’achat d’environ 3.000 annonces sur le réseau.
Facebook, ainsi que Google et Twitter, sont appelés à se présenter devant le Congrès le 1er novembre prochain pour une audition publique. La semaine dernière, des sénateurs ont proposé de soumettre les réseaux sociaux aux mêmes règles de transparence pour la publicité politique que les chaînes de télévision.
Avec latribuneafrique