Moins d’une semaine après le début du mois de jeûne de ramadan, quatre hommes ont été condamnés ce jeudi 1er juin à de la prison pour avoir fumé et mangé dans un jardin public de Bizerte, une ville côtière au nord du pays. Plusieurs associations dénoncent une condamnation contraire à la Constitution tunisienne adoptée après la révolution de 2011.
Un « grave précédent » et un jugement en contradiction avec la Constitution de 2014. C’est ce qui préoccupe le réseau euro-méditerranéen pour les droits de l’homme, après la condamnation de quatre personnes à Bizerte ce jeudi.
Ces hommes ont été condamnés à un mois de prison pour avoir mangé et fumé dans un jardin public, la veille. Pourtant, aucune loi en Tunisie ne punit ceux qui ne respectent pas le jeûne de ramadan, même en public.
Le juge s’est donc appuyé sur un article du Code pénal tunisien, qui condamne « quiconque se sera, sciemment, rendu coupable d’outrage public à la pudeur ». Un article flou, dénoncé depuis des années par des associations de défense des droits de l’homme.
Selon le porte-parole du tribunal de Bizerte, des procès comparables ont déjà eu lieu depuis la révolution de 2011. Mais plusieurs responsables d’associations joints par téléphone par RFI disent ne pas avoir eu connaissance de condamnations dans ce genre d’affaires depuis la révolution. Elles demandent une nouvelle fois à l’Etat de veiller au respect de la liberté de conscience, inscrite dans la Constitution.
En réaction à ces condamnations, des internautes tunisiens ont, eux, appelé à pique-niquer en public ce samedi dans le centre-ville de la capitale.