Alors que la Tunisie cherche à réduire son déficit budgétaire à 3,9% l’année prochaine contre 4,9% pour 2018, le pays vient d’annoncer une hausse du service de sa dette pour 2019. Sous assistance du FMI dans le cadre du programme de mécanismes élargis de crédit (MEDC), la Tunisie a réalisé des progrès notables et perçu près de 1,5 milliard de dollars de l’institution de Bretton Woods sur un total de 2,9 milliards de dollars convenus. Le pays est appelé à contenir sa dette et à réduire son inflation.
La Tunisie s’attend à une hausse du service de sa dette qui devrait atteindre un niveau record de plus de 9 milliards de dinars, soit 3,24 milliards de dollars. L’information a été donnée lundi par le ministre des Finances, Ridha Chalgoum. Il faut dire que l’économie tunisienne a traversé une période difficile : les finances du pays nord-africain peinent à se relever de la crise causée par le renversement de l’ex-président Zine al-Abidine Ben Ali en 2011, suivi des troubles à l’origine de la montée du chômage et de l’inflation.
Hausse progressive de la dette
En 2017, la dette du pays se chiffrait à environ 7,9 milliards de dinars. « Le service de la dette dépassera 9 milliards de dinars l’an prochain, contre environ 5,1 en 2016 », a déclaré le ministre des Finances, Ridha Chalgoum, faisant que le pays aura besoin d’environ 7 milliards de dinars de financement externe en 2019.
En proie à des difficultés économiques récurrentes, le pays a sollicité l’aide du FMI avec qui il a signé un autre accord début septembre pour la poursuite du programme d’assistance financière. Les partenaires se sont entendus pour mettre en œuvre le programme convenu en 2016 et devant permettre le décaissement de la quatrième tranche du financement sur les 2,9 milliards de dollars prévus sur quatre années. Cependant, les experts du FMI ont aussi mis en garde contre les risques d’instabilité macro-économiques.
« Les risques pour la stabilité macroéconomique sont devenus plus prononcés. L’inflation a atteint un niveau de 7,7% en glissement annuel en avril, son plus haut niveau depuis 1991 », a déjà prévenu le FMI, il y a quelques mois.
Un tableau peu reluisant auquel s’est greffée une baisse de la couverture des réserves de change du pays.
Face à cette situation, il a été préconisé à la Tunisie de prendre les « mesures nécessaires cette année pour lutter contre l’inflation, réduire le déficit budgétaire (…) et pour protéger les jeunes d’un fardeau excessif de la dette à l’avenir ». Sur le plan budgétaire trois possibilités s’offrent à la Tunisie sur le court terme afin d’améliorer ses indicateurs.
Trois scénarios possibles
D’abord le pays peut opter pour la poursuite de ses efforts visant à réduire les subventions énergétiques. La deuxième option consiste à contenir sa masse salariale parmi les plus élevées au monde compte tenu de son PIB. Enfin, la Tunisie a la possibilité d’adopter le projet de loi de la réforme des retraites pour améliorer la viabilité financière de la sécurité sociale.
Avec la tribune afrique