Il a succédé à son mentor Mustapha Ben Jaâfar. Sa mission : redonner un nouveau souffle à ce parti qui peine à se relever après sa déconfiture lors des élections législatives de 2014.
Les élections internes organisées à l’occasion du 3ème congrès national du parti Ettakatol les 9 et 10 septembre ont débouché sur l’élection de Khalil Zaouiai à la place du fondateur historique du parti Mustapha Ben Jaâfar. Avec ses manières de fils de notables de Tunis, où il est né, ce politicien de 56 ans, aurait pu avoir un parcours tout tracé de chirurgien orthopédique reconnu, mais il s’éprend de la politique à l’université et fraie avec les mouvements révolutionnaires d’extrême gauche.
De l’extrême au centre gauche
Ses camarades se rappellent de ses positions critiques et de sa perplexité face au discours des partis d’opposition. Évoluant vers le centre gauche à la fin des années 1980, il aura un temps pour compagnons de lutte des figures de l’opposition au régime, comme Omar Mestiri et Sihem Ben Sedrine, dont il s’éloignera.
Pour ne pas se faire d’ennemis, il évitait de prendre position
Actif également au sein de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) dès 1988, il siègera à son comité directeur de 2000 à 2011. Médecin de la fonction publique en 1993, ce féru d’événements culturels intègre le milieu syndical et rencontre un autre médecin, Mustapha Ben Jaafar, qui deviendra son mentor et auquel il succède, en 2000, à la tête du syndicat des médecins hospitalo-universitaires.
En 1994, Ben Jaafar fonde le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), aujourd’hui Ettakatol. Khalil Zaouia le suivra et sera un pilier de son pré carré. « Pour ne pas se faire d’ennemis, il évitait de prendre position et prétextait des engagements pour éviter les réunions épineuses », raconte un ancien d’Ettakatol.
Ancien ministre
Khelil Zaouia se forge malgré tout une réputation de rassembleur et de fin négociateur qu’il déploiera durant la campagne pour l’élection de la Constituante, en 2011.
Prônant la stratégie du compromis, il sera l’un des artisans du rapprochement avec la formation islamiste Ennahdha qui a permis à Ettakatol d’intégrer la troïka gouvernementale. Zaouia devient ministre des Affaires sociales, mais malgré leur proximité, les syndicats lui mèneront la vie dure durant son mandat.
Le 9 septembre 2017, il a succédé à son maître à penser à la présidence du parti Ettakatol, auquel il devra redonner un second souffle après sa sévère déconfiture aux élections de 2014.
Avec jeuneafrique