Depuis les jardins de la Maison-Blanche, le président américain a, sans surprise, dénoncé l’accord de Paris sur le climat, comme il l’avait promis pendant sa campagne électorale.
Sans surprise ? Et pourtant, à Dakar, Walfadjri remarque le « torrent de réactions critiques » déclenché par cette annonce. Ce journal sénégalais souligne la « consternation à travers le monde » provoquée par la décision de Donald Trump.
En Guinée, Le Djély s’interroge sur les « répercussions pour l’Afrique » de la décision de Donald Trump, que ce journal qualifie de « coup de tonnerre ». Car l’Afrique, « une des innocentes victimes du dérèglement climatique pourrait particulièrement en pâtir », prédit ce confrère en ligne. « On en ressentira un tout premier effet via le fonds vert, cette manne financière que les grandes puissances s’étaient engagées à verser aux pays en voie de développement pour les aider à supporter les coûts liés aux nouvelles exigences consécutives à l’accord de Paris », explique Le Djély. « Dans le cas de l’Afrique, on en attendait notamment de l’énergie propre, une agriculture bio et une industrialisation moins polluante. A priori, le seul retrait des Etats-Unis ne devrait pas remettre en cause tous les engagements. Sauf que dans les faits, à la suite des Etats-Unis, d’autres puissances pourraient aussi trainer le pas », complète-t-il.
A Conakry toujours, Guinée News estime à l’unisson de son confrère Le Djély que la décision du président américain est un « coup très dur pour les 195 pays plus l’Union Européenne, et qui se sont engagés sous l’égide des Nations Unies, dans la lutte contre le réchauffement climatique sur la planète ». Et cet autre journal guinéen en ligne s’interroge à son tour sur « la réaction des autres pays ». A cet égard, Guinée News souligne que « certains, comme la Chine, ont déjà réaffirmé leur attachement à l’Accord de Paris. La Chine maintiendra ses responsabilités concernant le changement climatique », a assuré le Premier ministre chinois. La Russie a, elle aussi, redit la « grande importance » du texte tout en reconnaissant que « l’efficacité de cet accord risquait d’être réduite sans certains participants clés », relève Guinée News.
Mali : des obus tombent à Tombouctou
Au Mali, ça n’est plus seulement le nord, mais désormais le centre du pays qui est atteint par la violence. Une attaque au mortier a encore été perpétrée à Tombouctou contre le camp des Casques bleus et des militaires français de l’opération « Barkhane », cinq à sept d’entre eux ayant été blessé, dont l’un gravement. « Les terroristes qui écument la partie septentrionale du Mali […] ont toujours eu une longueur d’avance dans leur plan d’attaque sur les forces de défense et de sécurité », souligne, à Ouagadougou, le journal Le Pays. « Et dire que cette attaque faisant surtout des blessés dans les rangs des soldats de l’opération Barkhane, a lieu deux semaines seulement après la visite du président français, Emmanuel Macron, à Gao, pour conforter les opérations terroristes au Sahel », remarque ce quotidien ouagalais.
Mali – Niger – Burkina : mortel triangle
Violence donc au Mali, mais pas seulement, le Niger et le Burkina Faso sont aussi touchés. A Ouagadougou toujours, L’Observateur Paalga dessine ce matin « le triangle de la mort » entre le mali, le Niger et le Burkina, après, notamment, l’attaque à Abala, au Niger. Pour ce quotidien burkinabè, « le scénario est presque invariablement le même : des hommes lourdement armés à bord de nombreux véhicules tout-terrain qui attaquent à la faveur des ténèbres les positions des forces de défense et de sécurité avant de s’évanouir dans la nuit glacée du désert, laissant derrière eux des morts et des blessés baignant dans leur sang, des véhicules calcinés et d’autres dégâts matériels ».
Selon L’Observateur Paalga, Abala est le « dernier point noir en date de ce triangle de la mort que sont devenus le Mali, le Niger et le Burkina, dont les frontières communes sont en passe de devenir le nouveau sanctuaire des narcodjihadistes qui ont fait du septentrion malien un véritable cercle de feu ».
Avec RFI