En violation du droit international, les USA ont bombardé une base militaire en Syrie sous prétexte de punir pour une attaque chimique dont ni Damas ni les combattants ne sont coupables. Washington avait besoin de franchir la ligne rouge pour renforcer la crédibilité de Trump aux yeux des Américains, selon le général libanais Hisham Jaber.
Et si Donald Trump avait entrepris de frapper la base aérienne syrienne de Shayrat uniquement pour stimuler sa côte de popularité auprès du peuple américain, qui n’hésite pas à critiquer le nouveau locataire de la Maison-Blanche, suppose Hisham Jaber, général libanais à la retraite, au micro de Sputnik.
« L’attaque contre une base aérienne en Syrie est une violation du droit international. Le Conseil de sécurité de l’Onu n’a pas autorisé la tenue d’actions militaires sur le territoire syrien. En outre, le Président Trump n’a pas demandé l’aval du Congrès américain. Je pense que M. Trump a entrepris cette démarche en raison des problèmes dans le pays. (…) M. Trump s’est servi de l’attaque chimique en Syrie comme prétexte pour bombarder et obtenir ainsi soutien du Congrès et des Américains », a déclaré Hisham Jaber.
Néanmoins, personne n’empêche les opposants du gouvernement d’Assad d’espérer que les frappes aériennes meurtrières de Washington « soient le début d’une guerre de grande envergure contre Damas aboutissant à l’invasion des troupes américaines en Syrie », note M. Jaber, qui ajoute toutefois: « Je ne pense pas que cela se produise, et je crois que les États-Unis ne bombarderont plus Damas. »
Il est également d’avis que l’attaque américaine n’affectera pas la lutte antiterroriste que mène inlassablement le gouvernement syrien.
« Comme l’a dit M. Assad, l’armée syrienne continuera à combattre les terroristes. »
Le général libanais souligne en outre que Washington a approuvé le fait que Damas ait détruit toutes les armes chimiques et que les groupes extrémistes, dont Daech, y ont eu recours.
« Nous savons aussi que lorsque Damas se débarrassait des armes chimiques, le gouvernement a donné à l’Onu une carte marquant les lieux d’enfouissement des armes chimiques. Ces territoires n’étaient pourtant plus contrôlés par le gouvernement mais étaient sous l’emprise des terroristes, et Washington le savait. Voilà pourquoi j’estime qu’il y a une autre version de l’incident: ni les troupes gouvernementales ni les combattants ne sont impliqués dans l’attaque chimique. L’émission des produits chimiques s’est produite lors d’une explosion ou d’une frappe aérienne », a-t-il conclu.
Suite à l’attaque chimique de mardi à Khan Cheikhoun, attribuée par l’Occident aux forces armées syriennes, le Président américain Donald Trump a ordonné une frappe ciblée contre la base aérienne syrienne de Shayrat. Vendredi matin, une soixantaine de missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui se trouvaient en Méditerranée, faisant selon Damas neuf morts, dont quatre enfants, et causant d’importantes destructions.
En réaction à l’attaque américaine, la Russie a suspendu son accord avec Washington sur la prévention des incidents et la sécurité des vols lors des opérations en Syrie, signé en octobre 2015 quelques semaines après le début de l’opération russe dans le pays.
Le ministère russe de la Défense a pour sa part affirmé que les frappes américaines contre la base de Shayrat avaient été « planifiées depuis longtemps », l’attaque chimique de Khan Cheikhoun n’étant qu’un prétexte.
Avec wikistrike