Le 45ème président des États-Unis qui prête serment ce vendredi sera le plus vieux et le plus riche dirigeant de l’histoire du pays. Un milliardaire qui a par ailleurs constitué un cabinet de ministres qui pèse 4,5 milliards de dollars.
Qui est le plus riche président de l’histoire des États-Unis? Depuis 1789, année de la prise de fonction du premier président américain, la réponse était jusqu’à présent toujours la même: George Washington. Avec une fortune estimée aujourd’hui à 525 millions de dollars actuels, le tout premier président était alors le plus important propriétaire terrien du pays. Ce descendant d’un noble français originaire de l’île de Ré exploitait des plantations de tabac et possédait 36 esclaves.
Malgré son immense fortune, Washington accepta le vote du Congrès qui lui octroya à l’époque un salaire de 25.000 dollars par an ce qui était une somme énorme pour l’époque, puisqu’on estime qu’elle représentait 2% du budget annuel de la nation. À titre de comparaison, c’est comme si le président actuel gagnait 77 milliards de dollars par an! Si Washington accepta à contrecoeur cette rémunération, c’était pour assurer à ses successeurs un revenu très confortable, et ainsi éviter que seuls les plus riches puissent accéder à la fonction suprême.
Et l’histoire semble lui avoir donné raison. Du moins jusqu’à Donald Trump. Car avec le 45ème président des États-Unis qui prête serment ce vendredi 20 janvier, la Maison Blanche accueille la plus grande fortune de son histoire. Comme vous pouvez le voir sur les graphiques ci-dessous, si la fortune de George Washington dépassait largement celle de ses successeurs (le graphique inclut aussi des candidats battus comme John Kerry dont la fortune personnelle est estimée à 270 millions de dollars), celle de Donald Trump écrase largement celle de ses prédécesseurs.
Sélectionné pour vous
Boulogne-Billancourt: une explosion souffle un immeuble, au moins cinq blessés
Même en additionnant les patrimoines des 10 plus grandes fortunes de la Maison Blanche jusqu’alors, Trump garderait une longueur d’avance. Il est, avec une fortune estimée entre 3,7 et 4,5 milliards de dollars le seul milliardaire à accéder à la fonction suprême aux États-Unis.
Un patrimoine d’ailleurs difficile à estimer puisque Donald Trump a refusé durant toute la campagne d’en déclarer le détail. Même si ce n’est pas une obligation aux États-Unis, il s’agit de la première fois en 45 ans qu’un candidat à la présidentielle s’y refuse.
D’où Donald Trump tire-t-il son immense fortune? Principalement de l’immobilier. D’origine bavaroise, la famille Trump a émigré aux États-Unis à la fin du XIXème siècle. Frederick Trump, le grand-père de Donald Trump, a fait fortune en construisant restaurants et hôtels lors de la ruée vers l’or du Yukon canadien, un État à la frontière de l’Alaska. Une fortune que les générations suivantes ont fait fructifier dans l’immobilier. Parkings, tours, hôtels, restaurants, golf… La famille Trump a tiré l’essentiel de sa richesse de la pierre.
Le business de Trump? Son nom
Mais il faut reconnaître à Donald Trump d’avoir inventé un nouveau modèle économique: son nom. L’homme qui posséderait “seulement” une vingtaine de biens immobiliers (dont un hôtel à Las Vegas et une tour à New York) exploite son patronyme comme une marque depuis qu’il a fait faillite dans les années 90. Aujourd’hui, son nom est sa principale source de revenus puisqu’il empoche des royalties sur les ventes réalisées sur les vêtements, le vin, les produits alimentaires, dans les casinos, les hôtels ou encore les restaurants qui portent son nom. Un patrimoine principalement immatériel, d’où la difficulté de l’évaluer.
Sélectionné pour vous
Investiture de Trump : des violences dans les rues de Washington
En revanche, celui de ses ministres est lui bien plus concret. Et lui aussi très important. Selon Forbes, la fortune cumulée des membres du cabinet Trump s’élèverait à 4,5 milliards de dollars. Là encore il s’agit d’un record. Puisque le patrimoine du précédent gouvernement d’Obama était, avec 2,75 milliards de dollars, 60% inférieur. Et encore, c’était essentiellement grâce à une seule personne, Penny Pritzker, l’ex-secrétaire d’État au commerce, dont la famille possède les hôtels Hyatt avec un patrimoine estimé à 2,5 milliards de dollars.
Le plus riche des ministres de Donald Trump est aussi le secrétaire d’État au commerce. Avec une fortune évaluée à 2,5 milliards de dollars, Wilbur Ross est un ancien banquier de Rothschild qui a créé son fonds d’investissement en 2000. Surnommé “le roi des faillites”, Ross a construit son business sur le rachat et la revente d’entreprises en faillite, notamment les titres bancaires lors de la crise de 2008.
Un banquier “honni”, ministre de l’économie
La deuxième personne la plus riche de l’administration est Elizabeth DeVos, une femme d’affaires américaine dont la fortune personnelle est estimée à 1,25 milliard de dollars. Elle a notamment fondé en 1989 avec son mari Dick DeVos, riche héritier américain, Windquest Group, une entreprise qui investit dans les technologies et les énergies vertes. Elle aura en charge l’éducation dans le gouvernement de Trump.
Ce sont les deux milliardaires en dollars de l’administration américaine. Mais derrière, les grandes fortunes en millions de dollars se bousculent. Comme le nouveau secrétaire d’État Rex Tillerson, ancien Pdg d’ExxonMobil, le plus grand pétrolier du monde, dont le patrimoine est estimé à 325 millions de dollars. Ou encore Steven Mnuchin, un ancien de Goldman Sachs qui prendra le poste de secrétaire d’État au Trésor (ministre de l’économie) dont la fortune atteindrait 300 millions de dollars. Un ancien de Goldman Sachs à la tête de l’économie américaine, comme sous Bill Clinton avec Robert Rubin et George W. Bush avec Henry Paulson. Une décision surprenante de la part de Donald Trump qui présentait durant la campagne les banquiers comme la pire incarnation de l’establishment. “Je les connais, les banquiers de Goldman Sachs ! Ils exercent un contrôle total sur Hillary Clinton”, déclarait-il au printemps 2016 lors d’une interview. Reste à savoir si ce banquier libéral mais plutôt opposé aux baisses d’impôts massives promises durant la campagne aura le même contrôle sur le nouveau président américain.