Les deux adversaires à l’élection présidentielle américaine veulent notamment autoriser l’importation des médicaments vendus moins cher à l’étranger.
Donald Trump et Hillary Clinton en phase sur (au moins) une chose: le prix des médicaments, qui est l’un des rares sujets sur lesquels les deux candidats à la présidence des États-Unis ne divergent pas. Les champions des démocrates et des républicains veulent en effet autoriser l’importation des médicaments vendus moins cher à l’étranger et donner à l’organisme public Medicare le droit de négocier les prix avec les laboratoires au lieu de subir leurs tarifs. Le sujet, pourtant, est plus que sensible politiquement. Fin 2015, la société Turing a multiplié par 50 le tarif d’un traitement sans équivalent sur le marché. Entre 2011 et 2015, l’anticancéreux Glivec de Novartis est passé de 32.000 à 118.000 dollars par an. Par ailleurs, une enquête montre que, aux États-Unis, «60 % des faillites personnelles sont dues à des dépenses médicales trop élevées» et, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, il ne s’agit pas des populations défavorisées mais plutôt «des classes moyennes», souligne une étude du groupe Coface.
Le pire est que, malgré les sommes énormes consacrées à la santé aux États-Unis (17,1 % du PIB en 2013), les résultats sont discutables. L’espérance de vie y est plus faible que dans les autres pays industrialisés et le taux de mortalité infantile, égal à 6,1 pour 1000 naissances, près de deux fois plus élevé. Une majorité d’Américains souhaite aujourd’hui que le prix des médicaments soit encadré. Mais les labos ont-ils vraiment du souci à se faire? L’ambition de Donald Trump de réduire de 70 % le coût des médicaments peut sembler irréaliste. Quant à Hillary Clinton, elle est prête à subventionner les laboratoires qui font de la recherche. Elle a toutefois proposé vendredi la création d’un comité de contrôle des prix, qui infligerait des amendes aux laboratoires trop gourmands.
avec lefigaro