Dimanche, le pape François a nommé 17 nouveaux cardinaux. Parmi eux, trois exercent sur le continent africain : Dieudonné Nzapalainga en Centrafrique, Sebastian Koto Khoarai au Lesotho et Maurice Piat à Maurice.
Avec 15 cardinaux électeurs sur 121, l’Afrique représente désormais la troisième force du « sacré collège ». Le continent se situe devant l’Amérique du nord (13 électeurs), l’Asie (14) et l’Océanie (4). Avec 54 électeurs, l’Europe compte encore le plus de cardinaux devant l’Amérique latine (21). Voici ce qu’il faut savoir sur les trois nouveaux cardinaux nommés par le pape François pour l’Afrique dimanche 9 octobre.
Dieudonné Nzapalainga, le benjamin
Né à Bangassou en 1967, archevêque de Bangui depuis 2012, le nouveau benjamin du « sacré collège’ est à 49 ans le premier cardinal centrafricain de l’histoire. Issu d’une famille pauvre de quatorze enfants, il découvre la religion grâce à un prêtre spiritain français et prononce ses vœux perpétuels en 1997.
Sur le terrain, Dieudonné Nzapalainga n’hésite pas à multiplier les déplacementsdans les quartiers touchés par les violences, il mobilise aussi les acteurs internationaux. Il est d’ailleurs le grand artisan de la visite du pape François à Bangui en novembre 2015.
Il a également co-fondé la plateforme de paix inter-religieuse de Centrafrique, avec l’imam et le pasteur de Bangui. Une initiative pour laquelle il a reçu en 2015 le prix Sérgio Vieira de Mello, accordé chaque année à des personnalités et à des organisations non gouvernementales pour leurs efforts pour une coexistence pacifique et la coopération entre les communautés, les religions et les cultures.
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Sebastian Koto Khoarai, l’expérience du Lesotho
Né le 11 septembre 1929 à Koaling, dans le diocèse de Leribe, au Lesotho, Sebastian Koto Khoarai a été ordonné prêtre le 21 décembre 1956 à 27 ans. Pendant 37 ans, il a exercé au sein du diocèse de Mohale’s Hoek, d’abord comme évêque puis comme administrateur apostolique.
Il n’a cessé ses fonctions qu’il y a deux ans et demi, en raison de la limite d’âge fixée pour les évêques à 75 ans. Il a été remplacé par le père John Joale Tlhomola. Bien qu’il ait été nommé cardinal, Sebastian Koto Khoarai ne fera cependant pas partie du « sacré collège » des prélats électeurs du Saint-Siège. Celui-ci ne comprend en effet que les cardinaux n’ayant pas dépassé les 80 ans.
Maurice Piat, de Maurice à Rome
Né à Moka, à Maurice, le 19 juillet 1941, Maurice Piat descend d’une famille de colons franco-mauriciens installée dans l’île depuis deux siècles. Il fait ses études au collège du Saint-Esprit de Quatre-Bornes, puis fait son noviciat chez les spiritains irlandais, où il prononce ses vœux en 1962. Après des études en Irlande et en Italie, il est ordonné prêtre en 1970.
Vicaire à la paroisse Saint-François-d’Assise de Pamplemousses, puis curé de la paroisse du Cœur-Immaculée-de-Marie de Rivière du Rempart, il est consacré évêque de Port-Louis le 19 mai 1991 par le cardinal Jean Margéot. Il a occupé le poste jusqu’en juillet 2016, avant de démissionner en raison de la limite d’âge de 75 ans.
Promoteur de la doctrine sociale, Maurice Piat a notamment encouragé l’Église de Maurice à s’associer à une démarche nationale de repentance pour l’esclavage en 2011. Président de la conférence épiscopale des îles de l’Océan Indien de 1996 à 2002, il a également participé en 2015 au synode des évêques sur la famille. « Ma nomination m’apparaît comme un encouragement que le pape fait à notre Église mauricienne », a réagi le nouveau cardinal, ce lundi 10 octobre.