Les tentatives de transferts de devises à l’étranger sont devenues ces dernières années récurrentes, et prennent de plus en plus de l’ampleur, notamment, en termes de valeur des sommes que les trafiquants essayent de faire sortir.
En effet, l’on se souvient bien, des saisies record effectuées depuis le début de l’année et notamment durant la saison estivale écoulée, au niveau des aéroports et des frontières terrestres du pays. Ou 1.45 millions d’euro ont été saisies sur un passager à l’aéroport international d’Alger qui se dirigeait à destination de la Turquie, alors que les douanes ont arrêté une personne qui transportait à bord de son véhicule la somme de 2 millions d’euros, et qui se dirigeait vers la Tunisie, via un passage frontalier de Bir El Ater dans la wilaya de Tébessa. Et ce, en plus de 110 000 euros dissimulés dans couches pour bébé saisies sur un passager encore à l’aéroport d’Alger.
Selon le dernier bilan des Douanes sur les saisies de devises daté du début septembre en cours, en 8 mois (de janvier à août) de l’année 2018, 4 millions d’euros ont été saisies, englobant 5 opérations de contrôles.
Le phénomène continu, puisque, il ne passe pas un mois sans que des saisies de devises au niveau des frontières aériennes et terrestres soient signalées. Pas plus longtemps qu’hier (samedi), une nouvelle saisie a été effectuée au niveau de l’aéroport de Constantine. Les services de police en coordination avec les douanes, ont arrêté deux jeunes en possession de 350 000 euros, qui s’apprêtaient à se rendre à Istanbul en Turquie.
Si aux yeux des experts, ces tentatives de transfert illégal de devises vers l’étranger sont expliquées par dévaluation de la monnaie nationale, qui se change pour 1 euro contre 210 DA et 1 Dollar contre 175 DA au marché parallèle. A noter que, le marché noir des devises est la source de ces sommes qu’on tente de faire passer vers l’étranger. Les experts voient également l’origine de ce phénomène dans les grandes difficultés que rencontrent les investisseurs sur le terrain, d’une part.
D’autre part, les nombreuses mesures prises dernièrement , a travers les remaniement des responsables à la tète des administrations douanières, et sécuritaires, ont amplifiées le nombre de prises, et chambouler le système mis en place part les passeurs et leurs commanditaires. Mais selon les observateurs, il ne s’agit que d’une période d’adaptation avant que ces derniers ne développent d’autres techniques.
Cependant, les vraies raisons de ces tentatives restent inexpliquées. Toutefois, si l’on se concentre sur la destination de la majorité des personnes arrêtées en possession de sommes conséquentes de devises,on constate qu’ elles se dirigeaient toutes vers la Turquie.
Pour rappel, les services des douanes ont enregistré pas moins de 60 millions d’euros qui ont quitté le pays en 2017 sans que cela soit traduit par des marchandises et des biens. La Direction du contentieux relevant de la même direction a signalé 1 700 contentieux entre 2015 et 2017, concernant des affaires de transferts illicites d’argent et d’infractions commises par des entreprises publiques, privées et étrangères.
Pour les observateurs, ces sommes, même si elles semblent conséquentes, elles ne renseignent aucunement sur la réalité de l’ampleur du fléau. Car, c’est du côté des surfacturations qu’il faudrait regarder pour bien avoir une idée sur l’étendue du phénomène.
Avec algerie-eco