Le Ghana cimetière des déchets électroniques, lit-on régulièrement dans la presse… L’odeur suffocante de la capitale, Accra, à certains endroits, entend-on dans un reportage, sans compter le nombre impressionnant de documentaires en ligne sur la banlieue d’Agbogbloshie : voilà des images et des faits avec lesquels le pays veut en finir. Et, pour cela, le gouvernement se dit prêt à investir. En effet, le système de gestion des déchets municipaux est encore très insuffisant. Seuls 67 % des déchets sont collectés et le pays manque d’infrastructures pour les gérer. Car pour l’instant le Ghana est actuellement obligé de brûler les déchets électroniques, ce qui représente un risque environnemental important, sans compter les problèmes sanitaires.
Maximiser les bénéfices issus de la transformation des déchets
Attirer des investisseurs dans ce secteur permettrait de convertir ces déchets en produits à valeur ajoutée tels qu’énergie, engrais de compost et plastiques recyclés. Cela permettrait de réduire le niveau final de résidus au minimum, et ainsi de ne pas avoir besoin d’énormes décharges pour s’en débarrasser. S’adressant aux médias à Accra, le ministre ghanéen des Systèmes sanitaires et des Ressources en eau, Kofi Adda, a expliqué que cette initiative s’inscrivait dans le cadre du plan du gouvernement pour revaloriser sur place les déchets.
Le pays perd 300 millions de dollars par an à cause des déchets
La gestion des déchets est devenue l’un des plus gros défis auxquels le Ghana doit faire face. Dans la seule capitale d’Accra, 2 800 tonnes de déchets solides urbains sont générées chaque jour. Environ 2 200 tonnes de déchets sont collectées seulement, soit une différence de 600 tonnes déversées en plein air ou dans les points d’eau, provoquant des inondations à la saison des pluies. La question de la gestion efficace des déchets dans le pays, en particulier dans les centres urbains, a été soulignée comme l’un des défis actuels qui menacent la santé et l’environnement. À Accra, certaines communautés comme celles vivant près du marché Agbogbloshie, Kaneshie, Makola, les gouttières, les ruisseaux, les lagunes et les masses d’eau sont étouffés avec des ordures, des bouteilles en plastique et des sachets, des déchets solides et liquides et des matières fécales, déversant une puanteur funeste dans la pollution de l’environnement et causant des maladies comme le choléra.
Le gouvernement a obtenu des fonds de la Banque chinoise d’import-export (China Exim Bank) et d’autres sources afin d’entreprendre un projet visant à relever la note du Ghana au niveau international en matière de traitement des déchets. En attendant, le pays a perdu 300 millions de dollars par an, car les déchets n’ont pas été transformés en ressources à temps.
Avec lepointafrique