On est actuellement en pleine saison touristique saharienne. d’octobre à mai, les régions du sud resplendissent de mille feux pour accueillir et séduire leurs visiteurs.
Ces derniers découvriront l’infinie variété du Sahara algérien. Musée de la préhistoire à l’aire libre, un site du patrimoine mondial, il offre un témoignage unique des grandes civilisations nées mêmes avant la construction des pyramides, entre les labyrinthes géants de pierres et de lits de courts d’eaux disparus, des dizaines de fresques et de sculptures sur pierres racontant aux touristes l’histoire des civilisations néolithiques et leurs croyances. Une véritable expédition saharienne qui conduira le voyageur à travers de magnifiques paysages, témoins de la naissance même de l’homme, à la recherche d’œuvres d’arts créées à différentes périodes de paléolithique à la période néolithique.
Pourquoi alors cette beauté a l’infini n’arrive pas à attirer plus de visiteurs ? Pourquoi ces paysages grandioses aux couleurs flamboyantes qui nous marquent à jamais ne charment pas des foules ? Le manque d’infrastructures hôtelières dans plusieurs localités touristiques du sud freine le développement du tourisme dans la région, estiment les professionnels et opérateurs locaux du secteur. Les régions de Taghit, les Ksour du nord, El Ouata et Béni-Abbes, connues pour la beauté de leurs sites touristiques et naturels, ne disposent pas suffisamment d’infrastructures hôtelières pouvant satisfaire la demande sans cesse en croissance.
Pourtant le désert algérien, qui s’étend dans toute la partie sud du pays, offre des panoramas composés d’ergs (déserts sablonneux) et de regs (déserts rocheux), sans oublier les fameuses peintures rupestres du tassili qui remontent à des périodes très anciennes s’ajoutent à cela une diversité culturelle et une production artisanale spécifique à ces régions absente dans d’autres pays.
Des déficits à combler impérativement
La destination Sud pourra être boostée si l’on arrive à combler ce défit en hôtels. «Les investissements doivent être encouragés dans ces localités, à travers l’assouplissement des procédures administratives susceptibles de permettre la création de véritables unités hôtelières et autres campings touristiques au niveau de leurs zones d’expansion touristiques (ZET)», ajoutent ces mêmes professionnels.
Le président de l’association de tourisme (A.T.L.E.D) soulève, quant à lui, le problème de la délivrance des visas, auprès des sections consulaires des ambassades d’Algérie en Europe. «Chaque année, l’association programme des groupes en provenance de l’Europe… mais lorsque les touristes demandent les visas d’entrée en Algérie, ils sont bloqués». A cela, le ministre du tourisme et de l’artisanat, M. Mermouri, a indiqué que des invitations ont été adressées à certaines représentations diplomatiques accréditées en Algérie qui ont des marchés traditionnels et des relations avec le tourisme algérien.
Il a ajouté qu’une commission a été mise en place pour accorder des facilitations aux touristes étrangers, notamment pour la délivrance des visas en un laps de temps court. Le ministre a également exhorté les 200 agences de tourisme activant dans le sud du pays à faire en sorte d’attirer les touristes étrangers et ne pas se confiner uniquement dans le hadj et la omra. Un programme varié est en préparation pour privilégier le tourisme saharien, cheval de bataille de l’ONAT, qui se focalise notamment sur les régions de Tamanrasset, Djanet, Timimoune, Taghit et les Oasis.
Intensification des mécanismes de promotion des potentialités du Sud
Les directions du tourisme des wilayas du sud déploient d’intenses efforts pour la promotion des potentialités touristiques de la région. Menés en application des directives du ministère de tutelle, ces efforts portent, entre-autres, sur la création d’une banque de données relative aux différents volets liés à la saison touristique susceptibles de permettre de tirer profit des contributions des secteurs intervenant dans les activités touristiques, indique, à l’Aps, le directeur du tourisme de la wilaya d’Adrar, M. Oumari Touhami.
Une batterie de mesures pratiques sont prises pour encourager et drainer toujours plus de touristes dans la région d’Adrar et consistent, entre autres, en la médiatisation du produit touristique local, considérée comme principale action pour la promotion du tourisme, en impliquant la presse nationale et étrangère pour valoriser davantage et à grande échelle les importants atouts touristiques de la destination saharienne, révèle-t-il. Pour ce faire, M. Touhami évoque la publication de magazines, de dépliants et de cartes riches en informations sur les sites et monuments et les structures d’accueil, en plus de l’élaboration de programmes et de manifestations prévus au titre de la saison touristique, à publier à travers les divers supports et réseaux d’information offerts, et la création d’un site-web de la DTA servant de fenêtre sur les activités touristiques.
Par ailleurs, les services du secteur du tourisme s’emploient, pour les trois prochaines années, à promouvoir et renforcer les capacités d’accueil touristiques afin de rattraper le déficit accusé en la matière et se mettre au diapason de la dynamique de développement économique que connaît la wilaya d’Adrar. Le secteur sera ainsi renforcé par l’entrée en service, cette saison, de trois établissements hôteliers d’une capacité globale de 200 lits, localisés dans la commune du chef-lieu de la wilaya et dans la wilaya déléguée de Timimoune. Ces nouvelles installations seront par la suite étoffées par la réalisation, à court terme, de 40 projets d’investissement touristique, récemment avalisés par le ministère de tutelle, et qui devront, outre la création de 300 emplois directs, consolider la capacité d’hébergement de 700 lits.
Le secteur vient d’enregistrer, dans le cadre des mesures visant l’encouragement des activités touristiques dans la région, la finalisation de la révision du schéma d’aménagement de la zone d’expansion touristique ZET «Ain-Tedless», dans la wilaya déléguée de Timimoune, appelée à faciliter la tâche aux investisseurs pour la concrétisation de leurs projets.
Ceci dit, l’Algérie a toutes les capacités naturelles, humaines et financières pour redevenir une destination touristique de premier choix, notamment pour les touristes européens qui affichent de plus en plus d’intérêt pour le grand sud algérien. Le développement du tourisme saharien jouit d’une place privilégiée dans la politique gouvernementale, ce qui ne manquera pas d’avoir une incidence positive sur tout l’environnement économique de la région du Sahara, à commencer par la création de l’emploi et l’offre de plus de possibilités d’investissement.
Avec africatourime