Des IUT aux facultés de médecine en passant par les écoles d’ingénieurs et les ESC, il existe une multitude de types de WEI : des petits, des gros, des pourris et des inoubliables. On ne sait jamais à l’avance si un week-end d’intégration va être réussi ou pas, mais en revanche, une chose est certaine au moins : il existe des typologies de personnages que vous allez forcément croiser à un moment ou l’autre. Pour le meilleur, et pour le pire.
- Le puceau
18 ans au compteur, et pourtant, le puceau n’a jamais tiré sa crampe. Autant dire que, dans l’univers désormais hypersexualisé des ados et post-ados, il fait un peu tâche. Oh évidemment, le puceau n’est pas un mauvais bougre, mais on ne va pas se mentir, avec ses deux mains gauches, ses blagues relous et sa mauvaise haleine, il ne met pas toutes les chances de son côté. Et puis, quitte à être puceau, autant jouer son rôle jusqu’au bout : en règle générale, le WEI est l’occasion de sa première vraie escapade loin du cocon familial, de sa première cuite et… non, c’est tout, parce que pour ce qui est de s’accoupler, c’est généralement pas à ce moment-là que ça se passe pour eux. - Le redoublant
Tiens, un individu qui roule des mécaniques et utilise des expressions datées (« Trop un tocard ce mec, normal, c’est un P1 », « Quoi tu la connais ? Putain la honte, c’est trop une nobod’ ici »), pas de doute, vous avez affaire à un redoublant. Soyez en sûr, il va faire le malin tout le week-end, vous mettre en garde à propos de tel professeur et se vanter d’anecdotes soit disant incroyables mais en réalité bidons (« Rohlalala, et la fois où on a descendu une girafe en vingt minutes à deux au bar de l’école avant d’aller en cours d’anglais… ») Surtout, le redoublant va passer le week-end à essayer de serrer la nana mignonne de la promo en misant sur son côté vétéran. Et le pire, c’est que ça marche régulièrement… - La BDE-girl
Et tout de suite, on vous présente BDE-girl. Elle, c’est simple, elle en est à son quatrième week-end d’intégration et a occupé tous les postes dans un BDE : trésorière, secrétaire et même amante occasionnelle de la moitié du bureau à force de passer ses soirées à draguer dans le canapé de l’association. Bref, les week-ends d’intégration, la BDE-girl, elle a ça dans le sang. Les tableurs Excel pour les budgets ? C’est elle. Les quantités d’alcool à prévoir ? C’est elle aussi. Et le choix des jeux tout pétés que les élèves se coltinent tout le week-end ? Allez bingo, encore elle ! Et la dernière debout à la fin de la soirée ? C’est bon, vous avez compris… C’est qu’après quatre WEI, vous vous doutez bien, elle a une descente de camionneuse. Faudrait juste que quelqu’un lui explique le concept de vie active… - Le Bear Grylls
Qui dit week-end d’intégration dit jeux à la cons. Courses d’orientation, paintball, jeux de cordes, c’est un classique, on finit toujours par se taper des activités à la con pendant un week-end d’inté. Du coup, si vous l’avez l’âme d’un gagnant dans la vie, on vous souhaite de tomber avec le Bear Grylls de la promo. C’est comme ça, dans tout WEI, y a toujours un Jean-Claude qui sait faire du feu avec deux silex, qui connait les bonnes techniques pour bien se saisir de la corde et qui a lu assez de passages de L’Art de la Guerre de Sun Tzu pour développer les bonnes stratégies pour niquer l’équipe adverse au paintball. Et le pire, c’est qu’en général, en plus d’être agaçant de génie, il est sympa. Sacré Jean-Claude. - La major de promo
Allez, rappelez-vous, la Mauricette à lunettes qui était toujours au premier rang au collège et au lycée, qui avait la réponse à tout et qui ne se privait jamais de vous faire bouffer tout son mépris… Eh bien, en bonne première de la classe, elle a enchaîné sur des études supérieures. Donc dans les faits, même si ce n’est pas celle qui était dans votre classe en Terminale, vous avez toutes les chances de tomber sur une nouvelle première de la classe pendant votre WEI. Elle est toujours aussi insupportable, elle a toujours réponse à tout, elle pense même mieux savoir que les gens du BDE, et évidemment, elle ne boit pas. Niveau de relouitude extrême, en voilà une qui court droit vers un bizutage en bonne et due forme. - Le chef d’orchestre
Il ne s’agit pas ici d’une métaphore, non, nous ne nous référons pas à hypothétique meneur de troupe, mais bien à un mélomane, un type qui a la musique dans le sang. Mais attention hein, son sang est généralement saturé de deux grammes d’alcool par litre, et quant au répertoire, il oscille plutôt entre « la digue du cul » et « 51 j’en boirais des tonneaux », que du Jean-Sébastien Bach ou du Gustave Mahler. Dans le sens où il connaît des dizaines de chansons par cœur et que les autres finissent toujours par lui emboîter le pas, force est de constater que le chef d’orchestre est doté d’un certain talent. Plus que tout, il est l’ennemi juré des chauffeurs de navettes qui sont obligés d’endurer ses chants à la con pendant des heures. - L’avion de chasse
Un week-end d’intégration, c’est avant tout un summum de machisme, et histoire de bien alimenter la chose, il faut forcément la cible numéro 1. C’est comme ça, il y en a toujours une, elle minaude et connait parfaitement son pouvoir d’attraction. En règle générale, tous les mecs de la promo sont à fond sur elle, chacun fait déjà ses plans sur la comète et se prend à rêver d’une nuit folle dans ce bungalow pourtant partagé avec cinq petits camarades. Attention, elle ne montre aucun intérêt pour tout individu de type « première année » comme elle ; non, l’avion de chasse jette clairement son dévolu sur des mecs de l’orga, des types de deuxième ou troisième année, membres du BDE. Et en général, il y en a toujours un qui est preneur. A noter qu’on retrouve régulièrement une alternative masculine. - Le petit sadique
Attaque au marqueur, photos dossier, tubes de dentifrice éventrés, remplissage de bières à coups d’urine et de cendres, il y a bien des moyens de pourrir les autres pendant un week-end d’intégration. Ça tombe bien, c’est précisément ce que le petit sadique affectionne le plus au monde. Personnage plein de ressources quand il s’agit de jouer des sales coups aux autres, le petit sadique n’a beau être qu’en première année, il a déjà le profil du bizuteur confirmée. Dès lors, sachez-le, il existe deux moyens d’échapper au petit sadique : 1/ ne pas trop picoler, 2/ lui péter les dents d’entrée de jeu. - L’ivrogne
Depuis qu’il a intégré l’école, on ne lui parle que ça, de ce satané week-end d’intégration. Et surtout, on lui a raconté à quel point c’était une beuverie. Du coup, plutôt que d’être une victime des événements, l’ivrogne a décidé de prendre les devants. Ça commence par l’eau de vie dans une bouteille d’Evian dans le bus, ça se poursuit avec une consommation de bière à chaque fois que ça lui est possible, et ça se traduit enfin par des shots de vodka en pagaille à l’occasion de jeux débiles. En règle générale, l’ivrogne vomit au moins une fois dans le week-end, mais pas de coma éthylique pour lui : il n’a peut-être que 18 ans, mais ça fait des années déjà qu’il se colle des mines. Généralement, l’ivrogne ressort de l’école au bout de quatre ans avec son diplôme d’alcoolique notoire. - Celui ou celle qui se demande ce qu’il fout là
Voilà un genre mixte. Fille ou garçon, il y a toujours des individus qui se demandent comment ils ont atterri là, pourquoi ils ne sont pas restés chez eux. Généralement emplis de mépris pour leurs petits camarades, ceux-là sont persuadés qu’ils valent bien mieux et ont vraiment de la peine à devoir s’agiter dans le sable pour tirer comme sur une corde comme des gogoles. Après quelques essais infructueux pour les inclure dans le collectif, les membres du BDE finissent généralement par les laisser à l’abandon. En fait, le scénario parfait (mais rare) consiste à ce qu’ils soient au moins deux, de manière à former un groupe cohérent, qui finit par finalement passer par un bon week-end d’intégration sur la base d’une connivence de hater. Et le scénario devient optimal (mais c’est extrêmement rare) lorsque ceux qui se demandent ce qu’ils foutent là sont également puceaux. Et là, tout à coup, un peu d’alcool aidant, on peut assister à un conte de WEI…
Si vous n’avez pas jamais eu l’opportunité de croiser ces jeunes gens lors d’un weekend d’intégration alors vous avez de la chance ! France Télévisions vient de sortir le film interactif WEI OR DIE. Sexe, alcool et drogue, plongez dans l’enfer d’un week end d’intégration qui tourne au drame, dans cette fiction réalisée par Simon Bouisson !
avec topito