Les Togolais seront appelés aux urnes en décembre pour des élections législatives et locales, ainsi que pour un référendum pour des réformes constitutionnelles, a annoncé mardi le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
“Nous aurons les élections locales et le référendum le 16 décembre 2018. Et le 20 décembre, nous organiserons les élections législatives”, a déclaré Kodjona Kadanga dans une conférence de presse à Lomé.
“Techniquement, nous sommes prêts pour faire face à ces scrutins. Je peux vous assurer que nous avons le matériel électoral suffisant, ainsi que les ressources humaines. A notre niveau, aucun problème ne se pose”, a-t-il souligné.
M. Kadanga n’a pas voulu révéler la question exacte qui sera soumise au referendum, mais il est fort probable que les électeurs togolais devront voter pour ou contre la révision constitutionnelle prévoyant la limitation non-rétroactive à deux du nombre de mandats présidentiels.
Cette réforme avait été boycottée par l’opposition qui réclame la mise en place immédiate de cette limitation.
N’ayant pas obtenu la majorité nécessaire au Parlement, elle avait été renvoyée de facto au referendum, ce que rejette l’opposition.
Nouveau risque de soulèvements ?
La coallition de 14 partis d’opposition, qui avait organisé des marches historiques de protestation dans les grandes villes du pays pour demander la démission du président Faure Gnassingbé, avait refusé la tenue des législatives avant la fin de l’année, craignant des “fraudes” dans le contexte de crise actuelle.
Elle a finalement accepté d’y participer mais à condition qu’un “chronogramme sérieux” soit élaboré (nouvelle date des élections, date du recensement électoral, travail sur le fichier électoral, date du démarrage de la campagne électorale,…) et que la Céni soit complètement recomposée.
L’opposition parlementaire a même refusé d’envoyer ses quatre représentants au sein de cette CENI, chargée d’organiser et de superviser les élections, réclamant un meilleur équilibre des forces politiques en présence.
La CENI a toutefois commencé ses travaux, sans que l’opposition n’y soit représentée.
“Le quorum est atteint, car nous sommes 13 membres sur 17 à travailler. L’opposition parlementaire peut nous rejoindre à tout moment”, a souligné le président de la CENI.
L’annonce de la tenue de ses trois scrutins a été une surprise : le projet de referendum n’avait pas été abordé depuis plusieurs mois, et les dernières élections locales remontent à 1985. Les villes sont actuellement administrées par des présidents de délégation spéciale, nommés par le président de la République.
Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005, après la mort de son père, qui avait dirigé ce petit pays d’Afrique de l’Ouest pendant 38 ans. La non-rétroactivité de la limitation des mandats lui permettrait de se représenter pour l‘élection présidentielle de 2020 et 2025.
Avec AFP