Les membres de la Haute autorité togolaise de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées viennent de déclarer leurs avoirs. Dernière étape indispensable pour leur prise de fonction, les 7 missionnaires contre la corruption ont remis leurs déclarations d’honneur et de patrimoine au président de la cour suprême.
C’était l’ultime formalité à remplir pour une prise de fonction effective. Les 7 membres de la Haute autorité togolaise de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HATPLC, ndlr), ont transmis au président de la cour suprême ce jeudi leur déclaration de patrimoine et d’honneur en présence d’un greffier.
« Nous venons de poser un acte de responsabilité, un acte d’engagement vis-à-vis du peuple, car nous voulons nous comporter en d’honnêtes citoyens et accomplir notre mission en toute sainteté. Nous voulons être des exemples. Nous avons déclaré nos biens immeubles, meubles, nos avoirs en banques, nos actions dans les sociétés. Nous avons donc déclaré tout ce que nous avons comme richesses ainsi que nos dettes », a confié Essohana Wiyao, le président de la Haute autorité.
Selon lui, cette procédure de déclaration de patrimoine est conforme à la disposition de l’article 6 de la loi portant la création de la HATPLC et son règlement intérieur. L’institution de la HATPLC, censée lutter contre les divers crimes financiers doit effectivement ne porter en son sein que des personnes crédibles et dont on peut justifier la fortune quelques années plus tard, afin de rendre crédibles leur action accomplies. Le président de la cour suprême, le juge Akakpovi Gamatho à qui les déclarations ont été remises est du même avis.
« L’importance de cet acte, c’est que ceux-là qui sont appelés à lutter contre la corruption dans notre pays, soient eux-mêmes des personnalités propres afin que la mission qui leur est assignée soit accomplie et que leur crédibilité et leur responsabilité soient préservées », a indiqué le magistrat.
Cette déclaration marque le début du travail des 7 membres de la Haute autorité anti-corruption après qu’ils aient respecté la loi en procédant à cet acte très important après la prestation de serment.
La HATPLC, tel un vaccin contre la corruption
Au Togo, la corruption est quasi-incontournable dans tous les secteurs d’activité. Certains médias parlent même d’un ”sport national”, l’analogie est osée, mais crédible. D’après le rapport 2015 de l’ONG Transparency International, le Togo fait parti des 60 pays les plus corrompus sur 167. L’indice de perception de la corruption place le pays au 107ème rang avec un score très bas de 32 points contre 29 en 2014 et 30 en 2013. C’est pour remédier à cette situation que le gouvernement a pensé mettre sur pied une institution dotée des moyens nécessaires pour lutter contre. La HATPLC, institution administrative indépendante, a été donc créée le 28 juillet 2015. Ces membres ont été nommés le 3 janvier 2017 dernier et ils ont officiellement prêté serment le 7 février qui a suivi.
L’instance anti-corruption a pour objectif de promouvoir et de renforcer la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées dans l’administration, les établissements publics, les entreprises privées et les organismes non gouvernementaux. Elle est dotée d’une autonomie administrative et financière. Elle devra aussi assurer la protection de toute personne qui signale aux autorités compétentes, de bonne foi, tous faits concernant les infractions établies. N’étant pas un appareil de répression de l’Etat ou une cour de justice, elle doit transmettre les plaintes étayées au procureur de la République pour procéder aux enquêtes mettre en mouvement l’action publique.
Avec latribune