Le gouvernement du Mali est décidé à faire de l’innovation technologique et numérique, une composante essentielle à la création d’emplois et de richesses pour les prochaines années. Il pose déjà de ce fait, les bases juridiques indispensables à l’éclosion des jeunes pousses qui, dans un monde numérique en devenir, deviendront les principaux fournisseurs de services à valeur ajoutée. Il prépare à cet effet, une start-up Act, une loi qui encourage l’entrepreneuriat auprès des jeunes porteurs de projets innovants.
Lors du Sommet des investisseurs d’Afrique francophone (SIAF) qui se tient les 28 et 29 mars 2019 à Bamako au Mali, sous le thème « Le numérique au coeur d’une Afrique francophone dynamique », le ministre malien de l’Economie numérique, Arouna Modibo Touré (photo), a déclaré que la loi qui fait actuellement l’objet d’une consultation publique sera proposée au parlement dans son essence telle qu’elle a été rédigée par les acteurs du numérique. Composée de cinq chapitres et 23 articles, la start-up Act bâtit un environnement administratif, économique et fiscal plus favorable aux jeunes entrepreneurs souvent confrontés à de nombreux défis, notamment l’accès au financement, la création et la gestion de leurs sociétés.
Dans la future loi, il est prévu un label de qualité « start-up » qui ne sera délivré qu’aux jeunes entreprises qui auront rempli certaines conditions, notamment une existence juridique n’excédant pas quatre années, un capital détenu à plus d’un tiers par des personnes physiques ou morales résidant au Mali, un personnel de direction n’excédant pas dix salariés. Ce label, sollicité par l’entreprise, sera porteur de nombreux avantages, notamment l’obtention d’un fonds d’amorçage et de développement, la possibilité de bénéficier de bourses d’innovation de grandes entreprises.
Dans la start-up Act, il est aussi prévu un fonds de garantie des start-up qui assure au promoteur de jeunes entreprises, une participation financière de sociétés d’investissement en capital-risque et autres organismes d’investissement à hauteur de 80% du montant désiré. Les start-up labélisées bénéficieront même d’une promotion de leurs compétences à l’étranger par les services de l’Etat.
Afin d’insuffler un dynamisme dans l’écosystème innovant national, la loi a prévu d’inciter les incubateurs de start-up, pépinières à projets, à plus de rigueur dans le choix des projets et dans l’encadrement des jeunes afin de garantir leur succès. Le financement de tout incubateur sera ainsi conditionné par la survie de 50% de ses start-up pendant deux ans.
Pour les professionnels en formation, mentoring et accompagnement de jeunes pousses, c’est une sélection sur les performances d’où ne survivront que les plus aptes. Cette sélection garantira l’existence sur le marché, des meilleures entreprises en termes d’idées et de qualité de services.
Le Mali qui veut changer la mentalité de sa jeunesse pour en faire une population entreprenante, prévoit également, dans sa start-up Act, de titiller l’esprit innovant dès l’école à travers la création de laboratoires de recherche et le développement. Une bourse exceptionnelle sera octroyée à tout étudiant promoteur de start-up.
En somme, la start-up Act en gestation, construit la crédibilité de l’écosystème innovant du Mali et prépare le pays à devenir un véritable aimant à investisseurs. Ceux-ci auront la certitude d’injecter du capital dans des entreprises avec un potentiel réel.
avec : agenceecofin