Le fils de Laurent Fabius a été placé en garde à vue le 15 décembre dans une enquête pour faux, escroquerie et blanchiment. Voici ce qui interroge les enquêteurs.
Au moment où son père se faisait ovationner à l’Assemblée nationale pour l’accord obtenu à la COP 21, Thomas Fabius n’était, lui, pas vraiment aux anges. Le fils du ministre des Affaires étrangères a été placé en garde à vue ce mardi dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en 2013 à propos d’importants mouvements de fonds qui pourraient avoir transité sur ses comptes. Dans le collimateur des enquêteurs : les conditions dans lesquelles Thomas Fabius, 34 ans, a pu acquérir en juin 2012 un appartement de 280 m2 d’une valeur de 7 millions d’euros à Saint-Germain-des-Prés, qui a été perquisitionné mardi matin.
Cette opération avait été signalée par Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy. A l’époque, Thomas Fabius assurait avoir financé son achat immobilier avec un prêt bancaire pour lequel il aurait apporté en garantie sa propre société, TF Conseils. Problème : cette société ne vaut rien ou presque. Thomas Fabius, qui ne paie pas d’impôt, n’avait en effet aucun revenu. Quant à Laurent Fabius, il affirmait en 2013 au Point via son cabinet que son fils n’avait « bénéficié d’aucune donation ou héritage familial ».
Comme l’a indiqué Marianne en 2013, c’est la très discrète banque italienne Monte Paschi qui avait financé l’opération en prenant une garantie hypothécaire. Elle n’a prêté que 4 millions d’euros sur les 7,38 millions qu’a coûté l’achat de l’appartement. L’emprunt courait sur dix ans avec un taux de 3%.Mais Thomas Fabius a finalement choisi de rembourser la totalité du prêt. Avec quels fonds ? Là encore, mystère…
Il n’y a pas qu’en France que Thomas Fabius a des ennuis avec la justice. Fin octobre, un mandat d’arrêt a été émis contre lui aux Etats-Unis. Ce passionné de jeu est en effet accusé d’avoir signé plusieurs chèques sans provision dans trois casinos de Las Vegas pour un montant de 3,2 millions d’euros en 2012.
[Edit 16 décembre] Après avoir passé 12 heures en garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi, Thomas Fabius est ressorti libre des locaux de l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) de la direction centrale de la police judiciaire. Son luxueux appartement parisien a aussi été perquisitionné.
avec marianne