Tamuke, Mwaluke et Kisanga sont les noms donnés aux trois derniers robots développés par Thérèse Izay et son équipe. Ils ont été achetés par les autorités de police et remis le 4 mars 2015. Il y a au total cinq robots qui assurent maintenant la régulation du trafic à Kinshasa.
Les robots sont équipés de composants électroniques améliorés qui les rendent meilleurs que la première génération de robots dont le coût de fabrication était d’environ 15 000 dollars ; tandis que les trois derniers coûtent chacun de 27,500 dollars. Chaque robot de pèse 250 kg et mesure 2,5 mètres de haut.
Espérons que les autorités congolaises achèteront des robots supplémentaires afin d’aider à bâtir une industrie de la robotique en RDC
Thérèse Izay, du Congo-Kinshasa, a mis au point des robots humanoïdes qui régulent la circulation routière à Kinshasa. Ingénieur en électronique industrielle, elle est aussi à la tête de Women’s Technology (Wotech), l’association qui construit ces robots.
Le premier robot a été mis en service en juin 2013. C’est un robot de première génération qui a pour mission de sécuriser le passage des piétons sur le boulevard Lumumba, dans la commune de Limete. Placé sur un côté du boulevard, ce robot de 2,50 mètres de haut peut lever un bras, et en plier un autre, et ainsi réguler le flux des véhicules, d’une part ; mais aussi celui des piétons qui le traverse, d’autre part. Il combine donc les fonctions d’un officier de régulation routière et celui des feux de circulation.
Le robot a été programmé pour ” parler ” aux piétons. Il annonce donc à quel moment ces derniers peuvent traverser le boulevard, et quand ne pas le faire. Lorsque les piétons attendent de traverser, le robot joue une chanson qui rappelle les principes de la circulation routière.
Un deuxième robot plus évolué a été mis en service en octobre 2013. Il a été placé au centre d’un carrefour, devant le parlement congolais, où il assure pleinement le rôle d’agent de circulation. Ce robot humanoïde pivote son ” buste ” et lève ses bras comme le ferait un agent pour stopper les véhicules dans un sens, et autoriser le passage des véhicules dans un autre. L’autonomie de ce robot est assurée par un panneau solaire placé au-dessus de sa tête.
Les usagers de la route et les piétons apprécient le rôle joué par ces robots, considérés comme plus efficaces que les agents de la circulation routière qui ne sont, toutefois, jamais trop loin.
Les robots sont fabriqués en aluminium afin de mieux résister au climat équatorial. Le robot humanoïde placé au carrefour du parlement est doté d’une électronique High Tech. Il dispose, par exemple, d’un système de détection des piétons qui veulent traverser la chaussée, de cameras fixées dans ses ” yeux ” et ses ” épaulettes ” qui filment la circulation routière en permanence. Grâce à l’antenne fixée sur sa tête, les données peuvent être transmises vers le centre de contrôle qui les stocke via à une transmission IP (Internet Protocol).
Il faut enfin noter que ces robots sont d’une esthétique admirable, quand on connait les conditions précaires dans lesquelles travaillent les membres de l’association Women Technology. La fabrication d’un de ces robots coûte environ 15 000 dollars, presqu’entièrement financée par Madame Izay Kirongozi.
Cette inventrice envisage déjà de fabriquer des robots soldats, des robots pour nettoyer les routes, pour intervenir dans un environnement jugé toxique, etc. Thérèse Inza est la preuve que les femmes ont un rôle important à jouer dans l’effort d’industrialisation du continent africain, et qu’elles sont tout aussi talentueuses que les hommes.
Si les autorités du Congo-Kinshasa sont visionnaires, ces inventions doivent absolument être considérées comme technologie congolaise d’intérêt hautement stratégique car les applications de cette technologie vont au-delà de la circulation routière. Il faut craindre, malheureusement, que cette technologie soit achetée par des puissances étrangères plus enclines à comprendre les enjeux technologiques du futur que les Etats africains. Et pourtant, l’Afrique montre ici, une fois de plus, qu’elle veut et peut s’en sortir.
Les Africains doivent comprendre une chose fondamentale : une fois mis dans des conditions de travail équivalentes à celles des nations dites développées, ils accompliront des prouesses exceptionnelles dont l’équivalent historique rappellera les pyramides d’Egypte.