Les Chinois sont plus que jamais intéressés par l’investissement au Rwanda. Cette fois, c’est dans le secteur du textile qu’ils renforcent la mise avec l’entrée en jeu de Huajian Group, important exportateur chinois de chaussures connu notamment pour ses gros investissements en Ethiopie, qui s’apprête à construire une usine. Un investissement global de plus d’un million de dollars sur dix ans avec, à la clé, la création de 20 000 emplois.
Une nouvelle usine de textile « chinoise » sortira bientôt de terre au Rwanda. Le protocole d’accord y afférent a été signé hier, dimanche 10 septembre, à Kigali par le bureau de développement du Rwanda (RDB) et Huajian Group, un important exportateur chinois de chaussures féminines haut de gamme.
A vocation plus large et polyvalente, l’usine rwandaise est destinée à la production de chaussures, de vêtements, de sacs, mais aussi d’équipements électroniques. D’ici la fin de l’année en cours, Huajian Group entend former 200 rwandais pour œuvrer à l’entrée en services de l’usine prévue en avril 2018. Mais l’investissement globale visant à exploiter toute la capacité de production de l’unité s’élève à plus de 1 million de dollars, étalé sur 10 ans, avec à la clé la création de 20 000 emplois.
Connue pour ses gros investissements en Ethiopie où il produit des chaussures aujourd’hui vendues sur les marchés occidentaux, la firme assure avoir été attirée au Rwanda par la qualité de la gouvernance. « Au cours de ces trois derniers jours, j’ai eu l’impression que le Rwanda ressemble à n’importe quel pays européen, parce qu’il y a un gouvernement efficace, exerçant une bonne gestion », a déclaré son président Zhang Huarong face à la presse, soulignant qu’il avait au préalable été personnellement encouragé des responsables chinois connaissant le pays.
Contribuer au boom du « Made in Rwanda »
Huajian Group est ainsi la énième entreprise chinoise qui investit dans le textile au Rwanda, après -entre autres- la multinationale spécialiste du vêtement, C&H Garments, qui avait marqué un grand coup médiatique avec l’entrée en service de son usine en 2016, grâce notamment aux formations types chinoises réservées à ses équipes rwandaises.
Destinée à booster davantage le « Made in Rwanda », les autorités locales voient en cette nouvelle mise une occasion favorable d’accomplir pleinement sa stratégie de développement de son marché à l’export. « Nous sommes convaincus que l’engagement de Zhang à investir au Rwanda va diversifier et améliorer les exportations de produits finis », a déclaré Clare Akamanzi, directrice générale du RDB.
A ce jour, les produits finis les plus exportés par le pays de Paul Kagamé restent le café et le thé, majoritairement expédiés vers la sous-région est-africaine. Louant la diversification des exportations ces dernières années avec l’entrée en jeu des services financiers et technologiques notamment, la Banque mondiale, dans son dernier rapport sur l’économie rwandaise publié la semaine dernière, appelait le gouvernement à prendre conscience du potentiel d’accroissement des exportations de produits finis au bénéfice de toute l’économie. « La stratégie de croissance à long terme du pays devrait continuer de se concentrer sur le renforcement de la capacité de l’économie à produire des produits et services exportables », conseillait alors Aghassi Mkrtchyan, économiste principal au sein de la Banque.
Selon les autorités, les articles produits par l’usine du groupe Huajian devraient répondre aux normes des marchés occidentaux, tel que celui des Etats-Unis. Une aubaine alors pour le secteur du textile qui fait partie des priorités de Kigali dans les discussions engagées avec Washington pour l’application au Rwanda de la Loi fédérale américaine sur le développement et les opportunités africaines (AGOA).
Avec latribuneafrique