Le temps sec qui a endommagé les récoltes de cacao de la Côte d’Ivoire jusqu’à l’Indonésie devrait causer un déficit mondial de cacao au plus haut depuis 30 ans estime le troisième transformateur mondial de fèves Olam International. A la fin septembre 2016, le déficit serait de 308 000 tonnes pour la campagne 2015/16 a déclaré à Bloomberg Amit Suri, chef de l’unité cacao à Olam. Ce serait le plus important déficit depuis 1980. Par rapport à l’estimation de janvier c’est une hausse de 122 000 tonnes en raison des perspectives moindres des récoltes intermédiaires tant en Côte d’Ivoire qu’au Ghana.
« En 20 ans de présence dans le cacao, je n’ai jamais vu des changements si importants dans l’offre et la demande intervenir si tard dans l’année » observe Amit Suri. Selon ses estimations, la récolte principale en Côte d’Ivoire (octobre-mars) est inférieure de 35 000 tonnes aux prévisions de janvier et celle intermédiaire (avril-septembre) serait réduite de 75 000 tonnes. Quant au Ghana, la récolte intermédiaire serait abaissée de 30%. Au Brésil, la production chuterait à 160 000 tonnes, soit 60 000 tonnes de moins que prévu. Les récoltes en Indonésie et en Equateur sont aussi en recul selon Amit Suri ; en revanche, elles progresseraient au Cameroun et au Nigeria. Globalement, il a réduit de 230 000 tonnes ses estimations de production.
« Nous sommes préoccupés à la fois par l’offre physique et comment le marché va réagir car nous pensons qu’il ne l’a pas pris en compte », indique Amit Suri.
En outre, le marché ne devra pas uniquement faire face à une offre restreinte mais aussi à une détérioration de la qualité des fèves. « Pour l’utilisation physique, pour le marché, nous avons une réduction des disponibilités d’environ 400 000 tonnes. C’est le déficit en cacao mais il y a un déficit plus important pour le cacao de qualité », affirme Amit Suri.
avec commodafrica