Le secteur de la téléphonie mobile est en pleine effervescence à travers le monde depuis cette dernière décennie. Et au cours des trois prochaines années, l’Afrique de l’Ouest sera l’un des marchés à la plus forte croissance de la planète, selon une nouvelle étude de la GSM Association.
«Au cours des quatre prochaines années, l’Afrique de l’Ouest devrait enregistrer une croissance moyenne de 6 % par an du nombre d’abonnés, une des plus fortes croissances mondiales, se traduisant par 45 millions d’abonnés supplémentaires d’ici 2020», indique l’étude sur l’économie mobile en l’Afrique de l’Ouest, fraîchement publiée par la GSM Association, une organisation basée à Londres qui représente près de 800 opérateurs de téléphonie mobile à travers 220 pays du monde.
Nigéria, le gros morceau
En clair, la sous-région devrait passer de 172 millions d’abonnés uniques en 2016 pour un taux de pénétration de 49% à 220 millions en 2020, pour un taux de pénétration de 53%. A un tel stade en effet, indiquent les auteurs du rapport, la croissance du marché de la téléphonie mobile dans la sous-région dépasserait «la moyenne mondiale qui s’élève à 4,2%».
Cette performance ouest-africaine serait largement pourvue par le principal marché de la sous-région, à savoir le Nigéria, lequel devrait représenter les deux tiers des 6% de croissance prévue sur le marché sous-régional de la téléphonie mobile d’ici 2020. Un autre quart proviendrait de l’ensemble constitué par le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal. Le reste serait fourni par les autres pays, à savoir le Burkina Faso, le Togo, le Ghana, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie et le Cap-Vert.
La conjoncture n’a pas eu raison des investissements
Principaux moteurs de cette croissance : l’accessibilité des smartphones, le développement du haut débit et le maintien des investissements. Favorisée par une baisse continue des prix, les auteurs du rapport s’attendent à une adoption accélérée des smartphones dans la consommation de téléphonie mobile des Ouest-africains, prenant à témoin les deux opérateurs les plus importants de la sous-région, MTN et Orange en l’occurrence, qui offrent déjà des smartphones à des prix de plus en plus accessibles. Une tendance qui accélère également le passage au haut débit.
Actuellement, 23 réseaux 4G fonctionnent dans sept pays de la région, dont 14 lancés depuis début 2016, et tous les pays de la sous-région dispose de réseaux 3G. «Les connexions 3G et 4G dépasseront les connexions 2G d’ici mi-2019 et représenteront deux tiers du nombre total de connexions d’ici fin 2020», prévoient les agents de la GMA Association.
Le rapport note en outre que le contexte économique sous-régional difficile n’a pas eu raison des investissements et estime cela prometteur pour les prochaines années. Très menacé en 2016 en raison de la conjoncture au Nigéria dont le marché local de la téléphonie mobile a chuté de 5,5%, le marché sous-régional a connu une hausse de 2,8% de son chiffre d’affaires. Et bien que les pronostics misent sur un recul de ces revenus en 2017, la croissance du secteur devrait être favorisée par le stabilité des investissements qui devraient «entre 2017 et 2020 atteindre un total de 12,6 milliards de dollars», d’après la même source. Selon le document, le récent rachat de Airtel au Burkina Faso et en Sierra Leone par Orange, ainsi que le projet de fusion d’Airtel et Tigo au Ghana témoignent de la dynamique des investissements.
«Ce mouvement de consolidation et de rationalisation du marché se poursuivra probablement dans les prochaines années, amenant ainsi les marchés très fragmentés de la région qui comptent dans certains cas plus de cinq opérateurs et détenteurs de licences, vers une structure plus viable et optimale», analysent les auteurs du rapport.
Démontrant que le dynamisme du marché de la téléphonie mobile contribue à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, en offrant l’accès à des outils et applications qui répondent à un large éventail de problèmes socio- économiques, la GSM Association appellent les gouvernements à faire plus d’efforts pour la pleine exploitation de ce secteur, notamment dans l’amélioration de la gestion du spectre des fréquences radio, de la fiscalité, de la réglementation et du cadre de développement des technologies de l’information et de la communication.
Avec latribuneafrique