Iliad (Free) continue de conquérir des abonnés. Lors de la présentation de ses résultats 2016, ce mardi, l’état-major de l’opérateur de Xavier Niel s’est félicité de ses « excellentes performances commerciales ». Il faut dire qu’à la fin 2016, le groupe affiche 19,1 millions d’abonnés, contre respectivement 17,8 millions et 16 millions en 2015 et en 2014. Dans l’Internet fixe, l’opérateur compte aujourd’hui 6,4 millions de fidèles, ce qui correspond à une part de marché de près de 24%. D’après Maxime Lombardini, le directeur général du groupe, Free affiche surtout une bonne dynamique dans le très haut débit fixe. « On a aujourd’hui 300.000 abonnés FTTH [fibre jusqu’à l’abonné, NDLR] sur notre réseau », contre 200.000 il y a un an, s’est-il réjoui.
Dans le mobile, cinq ans après son arrivée fracassante, Free dispose désormais d’une base de 12,7 millions d’abonnés, soit une part de marché de 18%. En un an, il a séduit un peu plus d’un million de nouveaux clients. « C’est notre 20ème trimestre d’affilée de leadership en matière de recrutement », a insisté Maxime Lombardini.
Free profite des déboires de SFR
Cette bonne conquête de Free dans l’Internet fixe, comme dans le mobile, n’est toutefois pas seulement due au savoir-faire et aux offres à prix doux de l’opérateur. Celui-ci a aussi beaucoup profité des déboires de SFR, qui a perdu plus de 2 millions d’abonnés entre la fin 2014 et le troisième trimestre 2016. Aux yeux des analystes, cette situation ne devrait toutefois pas perdurer. Depuis plusieurs mois, l’opérateur au carré rouge injecte beaucoup de cash pour retrouver un réseau à la hauteur de ses ambitions. Fin janvier, Michel Paulin, le DG de SFR, a indiqué que son groupe investissait aujourd’hui « plus de 2 milliards d’euros par an dans ses infrastructures ».
Dans ce contexte, Free compte sur le très haut débit pour conserver sa dynamique. Son enveloppe globale d’investissements, qui avoisinait 1,3 milliard d’euros l’an dernier, devrait ainsi se situer entre 1,4 et 1,5 milliard d’euros en 2017 et en 2018. Dans l’Internet fixe, Free veut devenir une référence en matière de FTTH. Son objectif ? Gagner 200.000 abonnés à la fibre d’ici à la fin 2017, et entre 300.000 et 500.000 par an par la suite. Pour convaincre ses abonnés de troquer leur vieil ADSL contre une offre FTTH dernier cri, Free mise aussi sur les contenus. C’est la raison pour laquelle il s’est récemment allié à Canal+ pour proposer à ses 3 millions d’abonnés Freebox Revolution le bouquet CanalSat Panorama. Une offre préférentielle qui a, d’après la direction de l’opérateur, rencontré un franc succès.
Sur le front du mobile, Free capitalise, comme ses concurrents, sur la 4G. Concrètement, en déployant toujours plus d’antennes, l’opérateur de Xavier Niel souhaite voir sa couverture mobile à très haut débit passer de 76% à 85% fin 2017. Sur ce créneau, il se situe néanmoins derrière la concurrence. Sachant qu’Orange couvre déjà 88% de la population, contre 85% pour Bouygues Telecom et 81% pour SFR. Ce qui est toutefois logique, puisque Free est le dernier arrivé sur le marché.
Grâce à ses résultats commerciaux, Iliad affiche de solides résultats financiers. En 2016, le groupe a vu son bénéfice net croître de plus de 20%, à 402 millions d’euros. Et ce, pour un chiffre d’affaire en progrès de 7%, à 4,72 milliards d’euros. De quoi offrir au groupe une certaine sérénité, alors qu’il se prépare à s’attaquer à un gros morceau : le marché italien du mobile, où Iliad compte se lancer d’ici « la fin 2017 – début 2018 », affirme Maxime Lombardini.