C’est le deuxième pays de la sous-région, après la République centrafricaine, à ne disposer d’aucun logement social.
Avec la chute des cours du pétrole et la crise économique qui s’est ensuivie, les quelques projets à l’étude dans la périphérie de N’Djamena sont restés dans les cartons. Au milieu des années 2000, un plan de développement urbain et d’amélioration de l’habitat a bel et bien été lancé avec l’aide des Nations unies pour la réalisation de 12 000 logements. Mais, depuis, une centaine seulement ont vu le jour, sur le site de la Patte d’Oie, à la sortie nord de la capitale, à des prix de vente bien éloignés des objectifs initiaux.
Créée en 2009, la Société de promotion foncière et immobilière (Soprofim) tente de rendre viable les nouveaux projets de « logements décents » en se chargeant de la promotion immobilière. « Nous voulons accompagner cette ambition à travers un partenariat public-privé », martèle David Ngarimadem Houdeingar, le ministre de l’Aménagement du territoire, du Développement, de l’Habitat et de l’Urbanisme.
Des entreprises marocaines et turques seraient sur les rangs pour mener à bien plusieurs projets de 10 000 logements sociaux chacun.
Des entreprises marocaines et turques seraient sur les rangs pour mener à bien plusieurs projets de 10 000 logements sociaux chacun. Mais pour l’instant, faute de garanties, aucune ne s’y est vraiment risquée. Concrètement, seules quatre villas témoins d’environ 130 m2 chacune ont été réalisées, dans l’enceinte du ministère. Quant à la Banque de l’habitat du Tchad (BHT), fondée en 2016 pour soutenir financièrement les projets, elle n’est toujours pas opérationnelle.
Face à la défection des partenaires étrangers, la Soprofim se tourne de plus en plus vers des promoteurs nationaux pour mener à bien, avec le soutien de l’organisme de financement africain Shelter-Afrique, un projet pilote de 500 logements sociaux dans le 9e arrondissement de N’Djamena. Une goutte d’eau par rapport au déficit de 135 000 logements sur tout le territoire.