N’Djamena peut se desserrer un temps soit peu la ceinture. Le pays qui croule sous une dette de 1,36 milliard de dollars contracté auprès du Glencore, le géant anglo-suisse des matières premières, vient de trouver in-extrémis un terrain d’entente ce 21 février avec la multinationale. L’accord qui a été conclu à Paris avec le ministère tchadien des Finances vient soulager le pays après plus de sept mois « d’âpres et longues discussions ».
L’accord arrive à un moment où le Tchad, englué dans une grave crise économique du fait de la chute des cours du pétrole, s’impatiente de recevoir un décaissement du FMI (dans le cadre d’un programme de relance économique), conditionné justement par la restructuration de cette dette. Selon la presse locale, un tiers du budget de 2018 devait être consacré au remboursement de la dette Glencore.
Dans le détail, le communiqué du ministère tchadien des Finances relève que l’accord offre au Tchad deux années de grâce dans le remboursement du prêt dont la maturité est rallongée « jusqu’à 12 ans ». Également, Glencore a concédé au Tchad une révision à la baisse du taux d’intérêt et s’est engagé à garantir l’approvisionnement en brut de la Raffinerie de N’Djamena.
Le pays se félicite du rééchelonnement d’une dette « qui devenait insupportable » et qui permet « de garantir la soutenabilité de notre dette extérieure et d’assurer le financement de notre Programme triennal avec le FMI » explique le communiqué du ministère.
C’est en 2014 que l’Etat tchadien avait sollicité auprès de la multinationale un prêt de 1,4 milliard de dollars dont une partie avait été utilisé par la Société tchadienne des hydrocarbures (STH) pour acheter des parts de Chevron au sein du Consortium de Doba qui produit l’essentiel du pétrole du pays. Seulement, la chute des cours du pétrole quelques semaines après avait fini par compromettre les capacités du pays à honorer ses engagements.
Le gouvernement qui multiplie les mesures d’austérité avec notamment la baisse des salaires des fonctionnaires, précise toutefois que « les recettes attendues avec cette restructuration sont déjà prises en compte dans la loi des finances 2018 ».
Avec financial