La contrepartie de la descente des limiers du ministère des Finances et du budget. Madame Mariam Djimet Ibet, le maire de N’Djamena et ses deux suppléants ont été frappés d’une suspension de fonction. Raison officielle : des malversations financières présumées décelées dans la gestion de la comptabilité municipale. Mais dans la capitale, certains avancent une tout autre version…
La mule des accusations est chargée pour le maire de N’Djamena, la capitale tchadienne. Aux accusations de malversations financières présumées, décelées par une mission de contrôle du ministère des Finances, il faudra désormais ajouter des soupçons de «recrutement fantaisiste» ; en clair : favoritisme et/ou népotisme.
Raisons officielles : népotisme et malversations financières
Tout comme ses adjoints qu’elle entraîne dans sa disgrâce, Mariam Djimet Ibet a été débarquée de la mairie de la capitale par Dago Yacouba, délégué général du gouvernement auprès de la commune. Celui-là même qui l’avait installée sous les couleurs du mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir), après un conseil municipal extraordinaire en novembre 2016 qui a organisé le passage de témoin entre elle et Ali Haroun, son prédécesseur.
Raisons officielles de l’éviction de l’édile de la capitale tchadienne : des malversations financières exhumées par une mission d’inspection gouvernementale qui n’est pas venue éplucher, à la mi-janvier, les comptes municipaux pour ne rien trouver. On parle notamment d’une masse salariale de la mairie qui est montée de 100 millions de Fcfa en quelques mois seulement. Il est aussi question de nominations tous azimuts sans véritable but défini.
Une sanction couperet contre cette ex-conseillère chargée de mission à la présidence de la République que l’on dit protégée par le parapluie de Hinda Déby, la Première Dame, mais qui semble être l’une des premières victimes prises dans les filets de la lutte anticorruption lancée par l’Administration Deby. A vrai dire, depuis quelques mois, Mariam Djimet Ibet ne dort plus que d’un œil depuis que des rumeurs persistantes évoquent une décision prise en haut lieu pour l’éjecter de son siège de maire de la capitale de 2 millions d’habitants.
Mariam Djimet Ibet, victime collatérale d’une lutte de positionnement ?
A l’analyse, si la gestion jugée «calamiteuse» de la capitale compte beaucoup dans l’éjection du maire comme l’ont dénoncé à foison les sites locaux, certains avancent que Mariam Djimet Ibet serait la cible d’une «cabale» montée par ses ennemis politiques au sein de la coalition gouvernementale.
Décrite comme l’une des femmes les plus influentes du fait de son écharpe municipale, elle ferait les frais d’une lutte de positionnement qui a conduit à son envoi à la guillotine politique. En témoigne ce rush de candidats plaçant leur pion pour la remplacer, alors qu’elle venait à peine de se lever de son fauteuil.
Pour l’heure, on ne sait pas si le bourgmestre de la capitale passera par la case prison ou si elle sera laissée en liberté en attendant qu’un procès scelle son sort. Elle marcherait alors sur les pas des nombreux maires de capitales francophones bâillonnés pour les mêmes motifs. Fussent-ils fondés ou non.
Avec latribuneafrique