Depuis son adhésion à la Banque africaine de développement (BAD), il y a près d’un demi-siècle, le Tchad a bénéficié de plus de 600 milliards F CFA (près de 1,2 milliard de dollars) de financement pour une centaine d’opérations dans divers secteurs d’activités, a déclaré jeudi à Xinhua son représentant résident, John E. C. Andrianarisata.
Le Tchad a adhéré à la BAD en août 1968; il a bénéficié de sa première opération le 22 mars 1974. Depuis, 107 autres opérations ont suivi, dans divers secteurs d’activités, et pour un coût total dépassant les 1,2 milliard de dollars, selon le responsable de la BAD.
Dans le secteur de développement rural, a précisé John Andrianarisata, il y a notamment eu la construction de 11 barrages, 22 digues et 216 puits; l’aménagement de près de 18 000 hectares de terre; la vaccination de 1,2 millions de têtes de bovins dans la région du Lac; la construction et l’entretien de plus de 800 km de pistes rurales; l’alphabétisation de 794 producteurs dont 585 femmes et la sensibilisation de plus de 11.000 paysans à l’usage des pesticides.
Dans le secteur des transports, l’on retient la construction de 183 km de linéaire de route revêtue, y inclus la voie de contournement de N’Djaména, la capitale; la construction du pont de N’Guéli sur le fleuve Logone qui constitue un axe stratégique pour l’intégration sous-régionale entre le Tchad et le Cameroun.
Dans le domaine du développement humain, la BAD a financé la construction, la réhabilitation et l’équipement de 12 lycées et 8 centres d’apprentissage, de 190 salles de classes des collèges d’enseignement général, de l’Ecole normale supérieure, des Facultés de Lettres et des Sciences exactes et du Rectorat de l’Université de N’Djaména. Il y a également eu la mise en place de quatre filières de formation professionnelle (mécanique auto, électricité, BTP et couture), la formation de plus de 1.000 enseignants et personnels d’encadrement du secondaire et de 100 maîtres communautaires.
Dans le secteur de santé, 66 centres socio-sanitaires ont été réhabilités, étendus, ou construits et équipés.
Enfin, dans le domaine d’eau et assainissement, plus de 1.305 points d’eau ont été construits, dont 804 forages équipés de pompes manuelles ou solaires et 510 dispositifs de lave-main dans les écoles et dispensaires, ainsi que de 3 laboratoires d’analyse d’eau.
Au 1er mai 2017, le portefeuille actif de la BAD au Tchad comprend treize opérations (sept projets nationaux et six projets multinationaux) pour un volume total net d’engagements de 152,5 milliards de F CFA. Le taux d’encaissement est de 47,95%, soit un montant d’environ 73 milliards de FCFA.
Trois secteurs représentent près de 90% des investissements, à savoir les transports (37%), l’agriculture et les ressources naturelles (30%) et la gouvernance (21%). Le secteur de l’eau et de l’assainissement compte pour 11%, l’énergie et le social comptent chacun pour respectivement moins de 1% de portefeuille.
Dans le cadre de sa stratégie 2015-2020, la BAD compte parachever la mise en œuvre de ses cinq priorités, appuyer les efforts du gouvernement tchadien dans l’amélioration du climat des affaires et le développement du secteur privé, poursuivre son soutien au développement des transports, de l’énergie et du secteur de l’éducation, ainsi qu’à la réalisation des programmes spéciaux.
Les interventions actuelles de la BAD au Tchad s’inscrivent dans le cadre de la stratégie approuvée par les conseils de la Banque le 7 octobre 2015 et couvrant la période 2015-2020. Ce nouveau cadre a pris en compte les cinq priorités stratégiques de la BAD (nourrir l’Afrique, éclairer l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains), fruit d’un processus participatif conforme à l’Agenda de développement 2063 élaboré en lien avec l’Union africaine.
Chef de file des partenaires techniques et financiers du Tchad, la BAD y joue également un rôle catalyseur actif, dans la mobilisation des cofinancements nécessaires. Première institution de financement de développement en Afrique, créée le 4 août 1963, sa stratégie d’assistance au Tchad repose sur deux piliers. D’une part, le développement des infrastructures de transports et d’énergie pour l’obtention d’une croissance économique forte et plus diversifiée. D’autre part, l’appui aux réformes afin d’accroître l’efficacité de l’action politique et l’attractivité du cadre économique, qui propose de mettre en œuvre un programme d’appui aux réformes dans différents domaines d’activité du pays, avec un accent particulier sur l’agriculture résiliente et la promotion de l’éducation, des filles notamment.
Avec tchadinfos