A partir du 20 mai 2016, les paquets neutres de cigarettes feront leur entrée dans les bureaux de tabac. Si les résultats en Australie, autre pays à avoir adopté cette mesure, montrent une baisse des ventes, les raisons sont multiples.
C’est l’une des mesures qui ulcèrent le plus les buralistes. Le fameux paquet neutre sera officiellement fabriqué par les industriels du tabac à partir du 20 mai 2016, et deviendra obligatoire à la vente en France à partir du 1er janvier 2017. Plus de logos, de couleurs ou de typographies différentes : Lucky Strike, Marlboro et autres marques devront maintenant afficher un emballage similaire comprenant en grande partie des avertissements sanitaires.
Cette mesure, l’un des projets phares de la loi santé votée en 2015, s’inspire directement de l’Australie, qui arbore ce type d’emballage générique depuis 2012 . Elle s’adresse particulièrement aux jeunes fumeurs, considérés comme plus influençables par le marketing. Sur l’île, elle semble avoir porté ses fruits puisque selon le ministère de la santé australien, les ventes de cigarettes ont baissé de 11 % depuis l’introduction du paquet neutre.
Les buralistes sceptiques
Mais la vraie explication se trouverait surtout du côté des mesures fortes prises par ce gouvernement depuis les années 90. Le prix du paquet notamment n’a cessé d’augmenter pour atteindre aujourd’hui 14 euros. En France, les buralistes et l’industrie du tabac craignent bien une baisse de leurs chiffres de 50 %, comme l’affirme Bernard Gasq, président de la Fédération des buraliste d’Ile-de-France. Mais plus en raison d’un marché parallèle (vente à l’étranger, marché noir) que par “désintérêt”.
Les buralistes ont ainsi fait savoir qu’ils pourraient bloquer l’Euro de football 2016 s’ils n’étaient pas entendus. Du côté du ministère de la santé, Marisol Touraine a annoncé une autre mesure inspirée de l’étranger : un “mois sans tabac”, comme au Royaume-Uni. Quant à une hausse significative des prix des paquets, comme le souhaitent certains députés pour un résultat plus probant, cette dernière a affirmé qu’elle n’était pas à l’ordre du jour.
Avec Santé Magazine