La Russie, les Etats-Unis et l’ONU doivent se retrouver vendredi à Genève pour discuter du processus de transition politique en Syrie, une semaine avant une nouvelle réunion internationale sur le conflit syrien prévue à New York, ont annoncé mercredi Moscou et Washington.
“Nous aurons des consultations trilatérales entre la Russie, les Etats-Unis et l’ONU”, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, cité par l’agence de presse russe Ria Novosti, précisant que l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, participerait aussi à ces discussions.
Le porte-parole du département d’Etat américain John Kirby a confirmé que la secrétaire d’Etat adjointe pour le Moyen-Orient Anne Patterson se rendrait à Genève vendredi pour parler avec la Russie et l’ONU “des progrès vers une transition politique et, précisément, pour essayer d’obtenir le cadre et l’architecture d’un cessez-le-feu” en Syrie.
Cette réunion trilatérale se tiendra dans le cadre d’un processus diplomatique international relancé fin octobre à Vienne par 17 pays, dont les Etats-Unis, la Russie, l’Arabie saoudite et l’Iran, et trois organisations multilatérales (ONU, UE, Ligue arabe), qui ont fixé un calendrier prévoyant une rencontre à compter du 1er janvier entre représentants de l’opposition syrienne et du régime de Damas, avant un cessez-le-feu, la formation d’un gouvernement de transition dans les six mois et l’organisation d’élections d’ici 18 mois.
La prochaine conférence sous le format de Vienne doit se tenir en principe le 18 décembre à New York et une porte-parole de M. de Mistura a indiqué que la rencontre genevoise consistera à “préparer” la conférence new-yorkaise, probablement au siège des Nations unies.
D’après le Russe Gatilov, il s’agira à Genève “d’écouter M. de Mistura s’exprimer (…) sur les modalités de progrès du dialogue inter-syrien”. La Russie profitera aussi de cette rencontre pour appeler à “l’intensification (du) combat contre le terrorisme”.
A cet égard, il a souligné l’importance pour les grandes puissances et les puissances régionales rivales de se mettre d’accord sur une “liste d’organisations terroristes (et) une liste de membres de l’opposition qui pourraient prendre part au processus de négociation”.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry en ont également parlé mercredi soir au téléphone, selon les deux ministères des Affaires étrangères. Moscou exige la mise sur pied d’une “liste des groupes terroristes avec qui il ne faut pas parler et qu’il faut combattre ensemble”.
La Russie et les Etats-Unis interviennent militairement séparément en Syrie mais sont impliqués ensemble dans le processus diplomatique, même s’ils divergent sur le sort du président syrien Bachar al-Assad.
Par ailleurs, alors que se tient à Ryad une conférence entre représentants de factions politiques et de groupes armés de l’opposition syrienne, l’envoyé spécial du Kremlin pour le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, a trouvé “dommage d’inviter ceux que l’on soupçonne d’être des organisations terroristes”, selon l’agence de presse Interfax.
M. Bogdanov fait référence aux groupes Jaich al-Islam et Ahrar al-Sham, invités par l’Arabie saoudite alors que Moscou les considère comme “terroristes”.
La rencontre de Ryad, qui a pour but d’unifier les positions des opposants syriens en vue d’éventuels pourparlers avec Damas, est sans précédent depuis le début en 2011 du conflit syrien.
M. Kerry doit par ailleurs se rendre à Moscou la semaine prochaine pour tenter, avec les dirigeants russes, de progresser vers une solution au conflit en Syrie, qui a fait plus de 250.000 morts et poussé à l’exode de millions de personnes.
avec huffpostmaghreb