Un Africain qui manage une sélection européenne. Cela ne s’est pas souvent vu. C’est pourtant l’expérience que vit Sylvain Cherokee Ngue. Ce Camerounais est depuis 2017 le sélectionneur de l’équipe nationale de rugby turque. L’ancien joueur de rugby a été recruté au terme d’un appel à candidatures lancé par la fédération locale. « Les choses avancent dans le bons sens, lentement, mais sûrement », nous assure cet expert passionné né à Douala (Cameroun) en 1975. C’est là qu’il s’initie au ballon ovale avant de s’expatrier en Afrique de l’Ouest et plus tard en Turquie. Bien que gêné par la situation « catastrophique » du rugby camerounais, Sylvain Cherokee Ngue formule des projets pour son pays. Il compte les exécuter au temps favorable. Dans l’entretien qui suit, le sportif venu d’Afrique centrale nous dit pourquoi il a décidé de faire carrière dans le cinéma.
Comment évolue l’équipe nationale de Turquie depuis que vous avez prise en main en 2017 ?
Ce n’est pas facile. Comme tous les débuts et en plus je suis venu changer radicalement les choses. Aujourd’hui ça va mieux car les premiers résultats parlent pour moi. Je suis encore au début de mon travail et les choses avancent dans le bon sens, lentement mais sûrement. Au « seven » en 2017 nous avons fini 8ème sur 12. Et nous venons de manquer l’ascension en Europe conférence 2 en nous inclinant face à la Bulgarie 39 contre 25.
Comment êtes-vous devenu sélectionneur de la Turquie?
Il y a eu un appel à candidature et j’ai postulé comme tous les autres candidats et après mon tête- à- tête avec le président de la fédération de rugby le choix s’est porté sur moi. J’ai été recruté en février 2017. Mon contrat expire en juillet 2019. J’ai postulé parce que pour le jeune entraîneur que je suis c’est un énorme challenge et j’adore les challenges. Le rugby c’est ma passion. Entrainer une nation quelle qu’elle soit est extraordinaire, c’est d’autres sensations, une autre approche. Je l’ai vécu comme joueur et aujourd’hui comme entraineur. J’étais heureux.
Quel aura été votre meilleur résultat en tant qu’entraineur?
C’est de réussir à redonner espoir à toute une génération de jeunes joueurs locaux en Turquie avec mon plan de développement se reposant sur l’expertise locale. Cela commence à porter ses fruits et c’est une énorme satisfaction pour moi.
Avez-vous des projets dans l’entraînement ?
Je veux poursuivre mon petit bonhomme de chemin en vivant ma passion à fond.
Pourquoi avez-vous choisi de devenir entraîneur?
Etant souvent capitaine ou leader de mes différents clubs, j’étais souvent le trait d’union entre l’entraîneur et les joueurs et petit à petit cela m’a donné des idées. J’ai commencé à entraîner quand je jouais encore avec les Caïmans de Dakar. Il y avait des périodes sans entraineur et j’assurais l’intérim. Outre les Caïmans, j’ai managé le Metu d’Ankara en 2015, le Hacettepe d’Ankara en 2016. Comme entraîneur j’ai été champion du Sénégal de deuxième division en 2013 avec les Caïmans de Dakar et champion de Turquie en 2015 avec le Metu d’Ankara.
Vous avez dû partir de votre pays pour vivre à l’étranger. Comment les choses se sont-elles faites ?
Je suis allé à l’étranger en Janvier 2002. Je voulais voir ce qui se passe sous d’autres cieux. J’ai séjourné au Mali, au Sénégal et en Turquie. C’était un concours de circonstances. J’étais au Mali de 2002 à 2003, au Sénégal de 2004 à 2014. Je suis en Turquie depuis 2015. Je vis dans la capitale Ankara. Au Cameroun j’ai évolué au sein du Rugby club de Douala de 1999 à 2001. Avec lui, j’ai évolué en première division, mais le championnat était amateur. A l’époque je n’exerçais pas une activité professionnelle. Nous avons été deux fois champion du Cameroun (1999 et 2000) et deux fois vainqueur de la coupe du Cameroun (1999 et 2001). Je garde de mon parcours au Cameroun fe très beau souvenirs. Nous avions un président féru de rugby, qui nous mettait dans des conditions de semi-professionnalisme et cela a fait rêver plus d’un moi y compris.
Où avez-vous évolué une fois arrivé à l’étranger ?
Au Mali j’ai évolué au Hyppos XV de Bamako de 2002 à 2003. Je jouais au poste de 3/4 centre ou 3ème ligne. J’ai été vainqueur du « tournoi de l’espoir organisé à Cotonou au Bénin en 2002. J’ai été vainqueur du tournoi de Lomé organisé dans la capitale togolaise en 2003. J’ai été finaliste du tournoi de la Pentecôte organisé à Yamoussokro en Côte d’Ivoire en 2002. Avec l’équipe nationale du Cameroun j’ai disputé la demi-finale du Top 16 Afrique zone B organisé à Bamako en 2003. Au Sénégal, j’ai joué pour les Caïmans de Dakar de 2004 à 2014. Là-bas j’ai été joueur, capitaine, entraîneur, manager puis président.
Avec actucameroun