Le concours “Oser entreprendre” est organisé ce mois-ci à Genève veut donner le goût aux enfants de la création d’entreprise dans un pays où les start-up sont en majorité créées par des étrangers.
Une ceinture qui recycle le mouvement en énergie, un robot baby-sitter, un système de satellites et de forage pour exploiter l’eau en Afrique. Voilà les projets de start-up soumis au jury d’Oser entreprendre un concours organisé ce mois-ci à Genève, rapporte le quotidien Le Temps. Mais à la différence d’un concours classique, les start-uppers sont un peu plus jeunes puisqu’ils ont entre 8 et 13 ans.
Pendant quelques jours, cette quinzaine d’enfants du primaire et du collège va donc plancher par équipe sur ces projets d’entreprises. Ils devront plancher sur un business model, les moyens de financement, réfléchir au marketing, au nom de leur entreprise ou de leur produit. Bref faire un vrai petit travail d’entrepreneur. A la fin du stage, les projets seront présentés devant jury et les meilleurs recevront des récompenses de 100 à 300 francs suisses (90 à 272 euros).
“On a éliminé la concurrence à l’école”
Un stage d’été de start-upper pour les enfants, voilà qui change des traditionnelles sorties piscine et autres colonies de vacance. Pour Beth Krasna, la fondatrice de l’association Oser entreprendre, ce concours a pour but de sensibiliser dès le plus jeune âge les gens à la création d’entreprise. Car si la Suisse a une économie en pleine santé avec de nombreuses créations d’entreprises, c’est beaucoup grâce aux étrangers qui viennent s’y installer du fait de la fiscalité favorable. La majorité des fondateurs de start-up en Suisse sont en effet étrangers.
Et pour l’organisatrice du concours le système éducatif suisse ne serait pas étranger à ce qu’elle considère comme une frilosité helvétique. “On a presque éliminé la concurrence à l’école, le système scolaire tue la prise de risque, estime Beth Krasna dans Le Temps. Mais il faut savoir sortir du cadre et se relever face à l’échec.”
L’école va-t-elle se convertir à l’entreprenariat
Sauf que pour changer les mentalités comme elle l’entend, il faudra un peu plus qu’un stage d’été avec 15 enfants. L’association ne veut pas s’arrêter à ce concours et espère que l’école publique prendra le relais en organisant des concours chaque fin d’année après les examens. Ce type de concours est d’ailleurs déjà organisé dans certaines écoles privées genevoises et vaudoises.
Et cette tendance de sensibilisation des enfants au monde professionnel ne se cantonne pas à la Suisse. L’apprentissage du code par exemple qui progresse et qui arrive dans certaines école participe de ce même mouvement. Aux Etats-Unis, l’éditorialiste du New York Times Tom Friedman, triple vainqueur du prix Pulitzer tente de sensibiliser l’opinion américaine sur ces questions. Il estime qu’avec la transformation numérique, la plupart des jobs actuels n’existeront plus dans quelques années et que ce sera aux enfants d’aujourd’hui de les créer. “Ils doivent être “innovation ready”, estime-t-il. Le système éducatif doit apprendre aux enfants la pensée critique, la communication et la collaboration entre personnes.”
Avec bfmbusiness