En Europe, un stagiaire en banque d’investissement gagne deux fois plus à Londres qu’à Paris. La différence entre la finance et la Tech est de 82 %, en faveur de la City.
A la City, on n’attire pas les stagiaires avec du vinaigre à 500 euros. Selon le site Emolument.com, le salaire médian (50% gagnent plus et 50% moins) annuel d’un stagiaire en banque d’investissement à Londres s’élève à 41.865 livres sterling (50.140 euros environ) contre 19.382 livres (23.200 euros) à Paris, soit deux fois plus. De quoi largement compenser le coût de la vie à Londres qui est 22% plus élevé que dans la capitale française, relève le site.
Par ailleurs, les largesses des banques d’investissement londoniennes sont plus importantes que celles des sociétés de conseil et même que celles de la Tech. « Au Royaume-Uni, un stagiaire en banque d’investissement gagne 61% de plus que dans le conseil et 82% de plus que dans une entreprise de Tech », détaille Emolument.com, qui a recueilli ces données auprès de 1.793 stagiaires. En France, les inégalités sont en revanche moins importantes avec une différence de salaire de l’ordre de 13% avec les sociétés d’audit et de conseil.
20% de plus que le salaire médian des Londoniens
Etre stagiaire à la City est une situation d’autant plus confortable que la rémunération est même de 20% supérieure au salaire médian de tous les Londoniens, souligne Business Insider . A l’inverse, les stagiaires parisiens touchent environ le salaire médian de la capitale française, qui est de 25.711 euros en 2012 selon l’Insee .
« Au-delà de l’avantage financier évident à effectuer un stage en banque d’investissement, il s’agit d’une opportunité fantastique pour semer quelques graines afin de se constituer un réseau professionnel qui peut potentiellement mener à une offre d’emploi. En outre, cela est aussi une chance pour prendre du recul et voir si le job est aussi attractif de l’intérieur qu’il n’en a l’air de l’extérieur, et peut-être l’écarter de son plan de carrière », commente Alice Leguay, co-fondatrice de Emolument.com.
Cela-dit, tout travail mérite salaire et les stages en banque d’investissement ne sont (vraiment) pas de tout repos. Pour mémoire, en 2013, Moritz Erhardt, un stagiaire de Bank of America Merrill Lynch avait trouvé la mort après avoir travaillé trois jours sans fermer l’oeil. Moritz Erhardt a été suivi de Sarvshreshth Gupta, un analyste de 22 ans de Goldman Sachs, retrouvé sans vie à San Francisco après une intense période de stress et deux nuits blanches cumulées.
Limiter la pression sur les stagiaires
Ces conditions de travail n’empêchent néanmoins pas la prestigieuse banque Goldman Sachs de recevoir des CV en pagaille pour ses stages d’été . Mais, à la suite de nombreuses affaires de stagiaires surmenés, les établissements ont commencé à mettre en place des procédures pour améliorer les conditions de travail de leurs jeunes recrues. Pour alléger la pression, Goldman avait ainsi obligé ses stagiaires à quitter les bureaux de minuit à 7 heures du matin. Chez BofA ML, ils sont contraints de prendre quatre jours de repos dans le mois.
avec lesechos